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Affaire de favoritisme manifeste au sein du ministère de la Sécurité publique

Une récente affaire de favoritisme au sein du ministère de la Sécurité publique soulève de vives préoccupations sur l’intégrité des processus de recrutement dans la fonction publique québécoise. Un cadre supérieur du ministère a été accusé d’avoir manipulé la sélection d’un poste pour y faire entrer une amie proche, ce qui a conduit à des enquêtes officielles sur ses méthodes.

### Manipulation du processus de sélection

Les événements remontent à janvier 2022, lorsqu’une cadre a été nommée directrice générale adjointe chargée des ressources financières et matérielles. À peine installée, elle a pris contact avec une connaissance de longue date, actuellement en poste au ministère des Transports, pour lui proposer un emploi au ministère de la Sécurité publique. En réponse à cette initiative, elle a créé un poste spécifiquement adapté au profil professionnel de cette amie, allant jusqu’à obtenir l’aval de sa supérieure pour son embauche.

### Un processus de recrutement biaisé

Le poste a été rapidement affiché pour une période excessive de trois jours, alors que la norme réglementaire est de cinq à dix jours pour permettre à d’autres candidats de soumettre leurs candidatures. Dans cette période, seules trois candidatures ont été reçues, dont celle de l’amie nominée. Ce manque de souplesse dans le calendrier d’affichage a considérablement réduit les chances pour d’autres candidats de concourir, faisant ainsi de cette nomination une formalité peu transparente.

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### Candidature exclusive et nominations successives

La nature biaisée du processus a fait en sorte que la candidature de l’amie a été la seule admissible. Elle a par conséquent été promue à un poste de conseillère stratégique aux mandats spéciaux, avec un traitement salarial élevé. Par la suite, elle a été successivement désignée pour un rôle de direction générale adjointe, sans avoir les qualifications requises pour ce type de poste, démontrant ainsi une gestion des ressources humaines défaillante.

### Durée des intérims non respectée

Le cadre aurait renouvelé cette désignation de manière illégale, dépassant la durée maximale permise de 12 mois pour un intérim, qui a duré 22 mois au total. Il est stipulé par la réglementation que toute nomination temporaire doit être suivie par un processus de dotation dans un délai de 120 jours, ce qui n’a pas été effectué.

### Enquête de la Commission de la fonction publique

Les actions de la membre du cadre supérieur ont conduit la Commission de la fonction publique à enquêter sur ces pratiques. Leurs conclusions indiquent clairement que le processus de recrutement a été manipulé, miner l’intégrité du système public, en faveur de leur amie. Le rapport notait de façon explicite l’absence de transparence et d’équité tout au long de cette nomination, entraînant des appels à des mesures strictes contre les contrevenants.

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### Violations des normes éthiques

Le cadre impliqué a ainsi enfreint plusieurs règles et lois régissant le fonctionnement des institutions publiques, y compris le code d’éthique relatif aux conflits d’intérêts. En attestant que le processus de sélection respectait les normes de la fonction publique, la gestionnaire a pu dissimuler son relationnel avec la candidate, allant à l’encontre de l’éthique professionnelle.

### Mesures préconisées et suite des événements

Le rapport de la Commission a formulé des recommandations pour que des mesures disciplinaires soient prises. L’objectif est de restaurer l’intégrité du processus de dotation et de prévenir de telles dérives à l’avenir. Le ministère a pris note des conclusions et a annoncé l’ouverture d’une enquête interne pour s’assurer que la vérité des faits soit portée à la lumière et que des actions appropriées soient mises en place.