L’Univers des Demandes d’Admission à l’UQAC : Délits et Déboires
L’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) s’est retrouvée au cœur d’une tempête liée à des organisations d’immigration illégales, mettant en lumière une gestion de crise complexe qui touche directement les demandes d’admission d’étudiants africains. L’intensification des activités frauduleuses autour des demandes d’immigration étudiante a amené des responsables institutionnels à exposer les défis qu’ils rencontrent depuis plusieurs années.
Un Afflux Étonnant de Candidatures
Depuis 2018, l’université a noté un phénomène inattendu : des milliers de demandes d’admission en provenance d’Algérie, souvent accompagnées de paiements effectués via des cartes de crédit identiques. À une époque où l’établissement n’avait mené aucun effort de recrutement ni de communication dans ce pays, ce volume de candidatures a soulevé des interrogations. Peu après, des vidéos circulant sur Internet ont commencé à encourager les Algériens à considérer l’UQAC comme un tremplin pour entrer au Canada, au détriment de la rigueur habituelle des processus d’admission.
Une Gestion Manuelle Soumise à la Surenchère
Face à cette avalanche de candidatures, l’institution s’est vue contrainte de prendre des mesures drastiques, notamment l’arrêt des admissions depuis l’Algérie. Malheureusement, sur les milliers de candidatures traitées, seuls quelques étudiants se sont effectivement inscrits, laissant l’université perplexe face à ce phénomène de non-présentation.
Des Inscrits et des Disparus
Les exemples de candidats ayant disparu après leur admission sont nombreux. Selon Étienne Hébert, vice-recteur aux études, il est déconcertant de voir que, sur 5000 candidatures, moins d’une centaine d’étudiants a réellement pris part aux cours. Ce manque d’engagement s’accompagne d’un sentiment d’investissement perdu pour cette institution qui repose sur l’enseignement supérieur.
Une Réponse à la Montée des Fraudes
Les démêlés de l’UQAC ne se limitent pas aux candidatures non suivies, mais s’étendent à des faux sites Internet qui imitent l’université pour escroquer les aspirants étudiants. En 2019, un site frauduleux appelé Université du Québec à Saguenay a été découvert, alimentant la confusion parmi les étudiants étrangers avec des promesses fallacieuses d’admission et de bourses. Malgré les efforts répétés de l’université pour fermer le site, son exploitation a causé un préjudice à de nombreux candidats, qui ont payé pour des services inexistants.
L’Augmentation des Demandes Après la Pandémie
Avec la fin des restrictions liées à la COVID-19, les demandes d’étudiants étrangers ont explosé, dépassant 27 000 en 2023-2024. En réponse, l’UQAC a augmenté ses frais d’admission, tout en réduisant le nombre de candidatures acceptées venant de certains pays d’Afrique. Cette situation a engendré des soupçons sur des agences d’immigration frauduleuses qui profitent de cette ruée pour manipuler des étudiants en quête de meilleures opportunités.
L’Utilisation et l’Abus de Mensonges
Certaines agences se basent sur des déclarations politiques, faussant leur sens et leur contexte pour inciter les jeunes à postuler. Des propos du gouvernement sur des taux de scolarité supposément avantageux se sont retrouvés entre les mains de ces parasites, qui profitent de la misinformation pour attirer des candidats. Ce détournement d’information se transforme rapidement en un rêve qui vire au cauchemar pour ceux qui se laissent prendre dans leurs filets.
Les Limites de l’Intervention Institutionnelle
Malgré la prise de conscience des difficultés, l’université a été laissée à elle-même, ne pouvant efficacement traquer les réseaux d’escroquerie. Des multiples adresses électroniques ont mené à des cas où un même compte a initié plus de 200 candidatures. L’intervention directe avec les étudiants s’est révélée difficile, beaucoup préférant garder le silence pour ne pas nuire à leurs familles restées au pays.
Un Système de Vérification Renforcé
Pour limiter ces abus, l’université a mis en place un système de contrôle des demandes plus rigoureux, associant chaque candidature à une adresse électronique unique. Cela complique la tâche des escrocs, tout en augmentant la sécurité des lettres d’admission, désormais dotées de codes de vérification pour contrecarrer les falsifications.
Les Enjeux Éthiques et Sociaux
L’augmentation du nombre d’étudiants étrangers a également soulevé des questions éthiques. Alors que ces étudiants sont souvent perçus comme une ressource précieuse pour la viabilité de nombreux programmes, les récentes fluctuations dans leur nombre ont révélé une vulnérabilité face aux pratiques malhonnêtes. L’université doit naviguer entre l’accueil d’étudiants bien intentionnés et la gestion des conséquences néfastes qu’induisent les actes de fraude.
Fardeaux Multiples pour l’UQAC
L’institut a maintenant l’impression de porter le poids des pratiques frauduleuses d’autres acteurs externes. Des quotas imposés par le gouvernement fédéral, ainsi que des restrictions sur l’admission et des clauses liées à des frais, menacent ses programmes d’études, créant un équilibre précaire entre la lutte contre les abus et la fourniture d’une éducation équitable.
Les voix des étudiants eux-mêmes révèlent un parcours semé d’embûches, où beaucoup se retrouvent piégés dans des systèmes qu’ils ne comprennent pas en entier. Le rêve d’une vie meilleure dans un nouveau pays se transforme alors en un véritable chemin de croix.