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Amazon transmet un message limpide à ses employés.

Amazon opte pour une gestion externalisée de son service de livraison, favorisant ainsi une stratégie qui met l’accent sur les profits immédiats au détriment des employés directs. Cette approche permet à l’entreprise de réduire ses dépenses salariales à court terme, mais ignore les retombées positives d’un investissement à long terme dans sa gestion des ressources humaines. En effet, des conditions de travail stables et respectueuses peuvent contribuer à diminuer le turnover, améliorer la qualité des services offerts et accroître l’efficacité des livraisons.

Des accusations récurrentes sur les conditions de travail

Les accusations à l’encontre d’Amazon ne sont pas nouvelles. Le site de Staten Island, aux États-Unis, le seul à avoir été syndiqué en Amérique du Nord, est toujours sans convention collective plus d’un an après la décision des employés de se syndiquer. Ce retard soulève des questions sur la volonté de l’entreprise de respecter les droits fondamentaux des travailleurs, notamment en matière de négociation collective et de liberté d’association.

Militance contre la syndicalisation

L’entreprise a une histoire marquée par son opposition à la syndicalisation. En 2022, elle a investi plus de 20 millions de dollars canadiens dans des consultants spécialisés dans la lutte contre les syndicats, une augmentation significative par rapport à l’année précédente. En 2023, un jugement a attesté que des superviseurs ont illégalement intimidé des travailleurs en menaçant de suspendre salaires et bénéfices pour ceux ayant voté en faveur d’une syndicalisation.

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Mobilisations des employés

À la fin de l’année précédente, des travailleurs de plusieurs installations américaines d’Amazon ont déclenché une grève pour protester contre des conditions de travail jugées inacceptables. De plus, le licenciement d’un leader syndical à Garner, en Caroline du Nord, a mis en lumière les tensions croissantes entre la direction d’Amazon et les employés qui cherchent à améliorer leurs conditions de travail.

Parallèles avec le passé

Les circonstances contemporaines d’Amazon au Québec évoquent un épisode similaire qui a eu lieu il y a deux décennies, lorsque Walmart a décidé de fermer un magasin à Jonquière quelques mois après que des employés aient réussi à créer un syndicat. Cette décision avait été interprétée comme une réaction punitive envers les employés.

L’accent sur la rentabilité au détriment des droits des travailleurs

L’entreprise est régulièrement critiquée pour son choix évident de privilégier les profits au détriment des droits et du bien-être de ses employés. Dans un rapport d’Oxfam États-Unis, il est mis en lumière comment la surveillance des travailleurs et les pratiques de gestion des ressources humaines peuvent entraîner des sanctions démesurées, réduire leur capacité à s’exprimer et nuire à leur santé et sécurité au travail. Ce même rapport détaille les diverses tactiques antisyndicales mises en place par Amazon ces dernières années.

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Appels à l’action sans réponse significative

À la fin de 2024, Oxfam a formulé une plainte officielle auprès d’un groupe de travail onusien dédié aux entreprises et aux droits humains, visant à attirer l’attention sur les conditions de travail difficiles rencontrées dans les entrepôts d’Amazon. Malheureusement, malgré ces alertes et demandes de mesures correctives, l’entreprise n’a pas encore entrepris des actions significatives pour résoudre ces problèmes structurels qui affectent ses employés.