Le climat d’incertitude économique engendré par les droits de douane imposés par les États-Unis a conduit à l’annonce de nouvelles mesures temporaires pour l’assurance-emploi. Le gouvernement a présenté, le 22 mars, son intention de soutenir les Canadiens dont les emplois subissent l’impact de la conjoncture économique actuelle.
### Simplification des prestations de chômage
Une des mesures phares de ce nouveau dispositif est la suppression du délai de carence pour les demandeurs d’emploi. Ainsi, ceux qui se retrouvent au chômage pourront bénéficier de prestations dès la première semaine de leur cessation d’activité, sans avoir à attendre comme c’était le cas auparavant. Cette modification vise à répondre rapidement aux besoins financiers des travailleurs affectés.
En outre, il a été décidé de modifier certaines règles concernant les indemnités de cessation d’emploi. Les sommes versées lors de la rupture d’un contrat, telles que les indemnités de départ ainsi que les paiements de congés payés, ne seront plus soumises aux mêmes contraintes qu’auparavant, facilitant ainsi le processus pour les personnes touchées.
Ces mesures seront appliquées du 30 mars au 30 octobre, rendant l’assistance plus accessible durant cette période critique.
### Changement des critères d’admissibilité
À partir du 6 avril et jusqu’au 12 juillet, une révision des critères d’éligibilité pour l’assurance-emploi entrera en vigueur. Le gouvernement a prévu une augmentation du taux de chômage qui déterminera le nombre d’heures de travail nécessaires pour avoir droit aux prestations. Par exemple, le taux de chômage minimum requis sera fixé à 7,1 % pour les régions où il est actuellement inférieur à 6,1 %. Pour les autres, un ajustement sera appliqué, pouvant aller jusqu’à 13,1 %.
Dans l’ensemble du Québec, le nombre d’heures de travail requis pour être éligible sera réduit, avec un plafond de 630 heures par an. Ce changement est destiné à élargir l’accès au soutien pour un plus grand nombre de travailleurs.
### Avis variés sur les nouvelles dispositions
Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE), qui soutient froment les revendications des chômeurs, a reconnu que ces nouvelles dispositions apportent des améliorations, bien que des lacunes demeurent. Selon l’organisation, des problèmes d’admissibilité et les délais de traitement des dossiers persistent et nécessitent une attention accrue.
Le 25 février, plusieurs organisations de défense des droits des chômeurs, en collaboration avec des centrales syndicales, avaient formulé des demandes spécifiques pour un projet pilote. Parmi elles figuraient :
– L’instauration d’une norme universelle d’admissibilité de 420 heures de travail.
– Une augmentation des montants de prestations, avec un seuil plancher établi à 500 $.
– La limitation de l’exclusion pour fin d’emploi invalide uniquement au dernier emploi occupé.
– Une meilleure anticipation des paiements en simplifiant le traitement des indemnités de départ.
Ces propositions surviennent à un moment où l’insécurité politique et économique est manifeste, en particulier en raison des répercussions des menaces tarifaires américaines. Le MASSE souligne que ces mesures visent à adresser les enjeux liés à l’éligibilité au système d’assurance-emploi tout en cherchant à alléger la charge d’un système déjà sous pression.