Le gouvernement du Québec se prépare à dévoiler un déficit budgétaire qui pourrait dépasser le niveau record de 11 milliards de dollars établi l’année précédente. Cette situation est attribuée à l’incertitude économique provoquée par les décisions du président américain Donald Trump, qui contraignent l’administration québécoise à prendre des mesures immédiates pour stabiliser l’économie, selon le ministre des Finances, Éric Girard.
### Impact économique et anticipation d’un déficit accru
Lors d’une rencontre avec des représentants fédéraux à Montréal, M. Girard a annoncé que la population doit s’attendre à des nouvelles peu réjouissantes lors de la présentation du budget pour l’année 2025-2026, prévue pour mardi prochain. Il souligne qu’il est crucial de naviguer dans un environnement économique turbulent tout en protégeant les services publics essentiels.
« La situation fiscale actuelle est compliquée et, dans un climat où l’économie semble ralentir, il est impératif de se concentrer sur des mesures à court terme visant à soutenir les entreprises et à diversifier le marché », a-t-il affirmé.
### Révisions des prévisions économiques
Les estimations précédentes annonçaient déjà un déficit imminent de 9,2 milliards de dollars pour l’année à venir, alors qu’il était de 8,5 milliards plus tôt. Cette dégradation des prévisions est en grande partie liée à un ralentissement économique que le gouvernement ne peut ignorer. En effet, les impacts des tarifs imposés par l’administration Trump entraînent une version de la réalité économique où le Québec, étant un fournisseur majeur de biens soumis à des droits de douane, se retrouve particulièrement affecté.
### Conséquences sur l’emploi et les revenus de l’État
Desjardins, un acteur clé dans le domaine financier, a récemment ajusté à la baisse ses prévisions concernant la croissance économique, anticipant une hausse du PIB du Québec limitée à 0,9 % pour 2025, alors que le gouvernement s’attendait à une progression de 1,5 %. Ce ralentissement pourrait se traduire par la perte d’une fourchette d’emplois significative — entre 100 000 et 160 000 postes — suite aux mesures protectionnistes américaines.
### Alternatives pour soutenir les travailleurs
Le gouvernement québécois mise également sur le soutien fédéral pour venir en aide aux travailleurs touchés par cette situation. Des discussions sont en cours concernant la modification des critères d’admission à l’assurance chômage pour les personnes qui pourraient faire face à des licenciements massifs. M. Girard évoque la nécessité d’une adaptation des prestations pour ces travailleurs touchés.
“Il existe déjà des programmes pour gérer ces situations, et nous devons nous assurer qu’ils sont accessibles à ceux qui en ont besoin”, a-t-il commenté.
### Stratégie budgétaire à long terme
Malgré cette crise budgétaire, M. Girard a réaffirmé son engagement à établir un plan pour le retour à l’équilibre budgétaire d’ici 2029-2030, conformément à la loi. Toutefois, il a reconnu que l’efficacité de ce plan dépendra largement de l’évolution du contexte économique. Ainsi, des ajustements pourraient être nécessaires si la situation venait à se détériorer davantage.
Des décisions difficiles s’annoncent pour le gouvernement du Québec, qui devra jongler entre le soutien aux services publics, la protection des emplois, et un déficit qui ne cesse de croître.