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Budget du Québec 2025-2026 : un « Québec dynamique », mais en déficit

Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, a récemment dévoilé son budget pour l’année 2025-2026, qui se solde par un déficit de 13,6 milliards de dollars. Ce projet budgétaire, intitulé « Pour un Québec fort », souligne une fois de plus la fragilité des finances publiques. Le ministre a indiqué que le retour à l’équilibre budgétaire est envisagé sur une période de cinq ans, sous réserve de la coopération des États-Unis en matière de tarifs douaniers.

### Un budget sous tensions

Le contexte économique mondial actuel a rendu l’exercice budgétaire compliqué. Girard a souligné la complexité de la situation, affectée par divers facteurs externes, notamment les tensions commerciales. Il a émis des avertissements aux médias concernant la tendance à qualifier le déficit de « record », soulignant que cette situation est encore pire que celle anticipée un an auparavant. Le déficit projeté représente environ 2,2 % du produit intérieur brut (PIB) pour l’année 2025-2026, mais cela reste éloigné des niveaux alarmants observés dans les années 1990.

### Les critiques de l’opposition

Les réactions à ce budget ne se sont pas fait attendre. Les représentants de l’opposition ont rapidement qualifié le gouvernement de « roi du déficit ». Plusieurs députés ont pointé du doigt les faille de la CAQ en matière de gestion financière, insinuant que ce budget est le fruit d’une mauvaise gouvernance.

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### Des prévisions sous conditions

Le plan financier présenté par Girard repose sur une hypothèse optimiste : celle où les États-Unis n’appliqueraient pas de lourds tarifs douaniers sur les produits canadiens. En revanche, un scénario pessimiste, avec des droits de douane pouvant atteindre 25 %, pourrait entraîner des pertes significatives d’emplois au Québec et plonger l’économie dans une récession. Girard a évoqué une probabilité d’environ 40 à 50 % que de telles mesures puissent être mises en œuvre, ce qui augmenterait la pression sur le budget déjà fragile.

### Des promesses incertaines

Pour atteindre l’équilibre budgétaire, le ministre mise également sur une hausse attendue des revenus liés à la révision du taux d’imposition des gains en capital par le gouvernement fédéral. Cependant, avec un changement possible de direction politique à Ottawa, ce revenu pourrait ne jamais se concrétiser. Malgré ces incertitudes, Girard semble confiant en évoquant d’autres sources de revenus potentielles qui pourraient compenser ces pertes.

### Les dépenses publiques en hausse

Le budget 2025-2026 montre une volonté de maîtriser les dépenses tout en continuant d’investir dans des secteurs jugés prioritaires. Cependant, les dépenses dépassent les revenus prévus, avec une croissance des dépenses de 1,5 % par rapport à une augmentation des revenus de seulement 0,7 %. Cela accentue la nécessité d’un suivi rigoureux des finances publiques.

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### Les défis en matière de santé

Le ministre a promis de contenir la croissance des dépenses en santé, mais cela reste un défi majeur. La tendance actuelle montre une hausse des besoins due au vieillissement de la population, avec près de 25 % des Québécois devant avoir 65 ans ou plus d’ici 2050. Des efforts d’efficacité au sein des systèmes de santé sont prévus, mais les ressources allouées demeurent insuffisantes face à une demande croissante.

### Le secteur de l’éducation

Les fonds destinés à l’éducation connaissent une augmentation limitée, un contraste marqué par des hausses impressionnantes de l’année précédente. Bien que des mesures en faveur de l’infrastructure scolaire soient mentionnées, l’efficacité de ces investissements reste à prouver, surtout dans un contexte où plus de 50 % des établissements scolaires sont en mauvais état.

### Les investissements durables

Le budget prévoit le maintien de l’engagement financier dans des initiatives environnementales, incorporant des mesures comme le programme Roulez vert, qui vise à soutenir la transition énergétique. Toutefois, une nouvelle taxe pour les propriétaires de véhicules électriques pourrait nuire à l’acceptabilité de ces programmes, soulevant des questions sur l’équilibre entre développement durable et fiscalité.

### Conclusion intermédiaire

Les choix budgétaires de la CAQ soulèvent de vives discussions sur la capacité du gouvernement à cliquer sur des leviers budgétaires critiques, tout en faisant face à des pressions économiques internes et externes. Le défi d’atteindre l’équilibre budgétaire en 2029-2030 dans un contexte si incertain ne fait que renforcer l’importance d’une gestion financière rigoureuse et prévisionnelle, alors même que la menace d’une récession plane au-dessus du Québec.

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