L’Opération main-d’œuvre, lancée en 2021, visait à remédier à la pénurie de travailleurs dans des secteurs jugés prioritaires, en mettant en place plusieurs mesures stratégiques, dont le programme des bourses Perspective. Ce programme offrait un soutien financier aux étudiants inscrits à temps plein dans des domaines cruciaux tels que l’ingénierie, la santé et les technologies de l’information, tout en les incitant à compléter leur formation dans des délais raisonnables. La récente décision de mettre fin à ce programme, en réponse à des contraintes budgétaires, soulève des inquiétudes concernant ses répercussions sur le paysage éducatif et l’emploi.
Impact des bourses sur la réussite académique
Avant même l’arrivée de la crise sanitaire, on observait une diminution notable du nombre de cours suivis par session par les étudiants. L’augmentation des coûts de la vie, exacerbée par l’inflation, rendait d’autant plus crucial le soutien financier que représentaient les bourses Perspective. Ces dernières ont permis à de nombreux jeunes de se concentrer sur leurs études sans être accablés par des impératifs financiers. Malgré certaines critiques vis-à-vis de l’efficacité du programme, des données de l’École de technologie supérieure (ETS) indiquent une hausse significative des inscriptions, particulièrement dans le domaine du génie, qui a connu une augmentation de 6,8 % depuis 2022.
Pénurie de main-d’œuvre en ingénierie
Le domaine de l’ingénierie fait face à un problème d’ampleur : les postes vacants dans ce secteur sont en hausse de 61 % par rapport à 2019. Alors que la plupart des autres secteurs retrouvent leurs niveaux d’avant la pandémie, l’ingénierie demeure un domaine où la demande dépasse de loin l’offre. En période où les entreprises doivent améliorer leur productivité tout en réduisant les coûts, la contribution du génie est plus cruciale que jamais. L’éducation dans ce domaine doit être renforcée afin de préparer la relève nécessaire pour soutenir l’économie.
Inégalités en matière d’inscriptions dans le Québec
Une comparaison entre le Québec et le reste du Canada révèle une disparité frappante : seulement 21 % des étudiants québécois choisissent des formations en sciences et en ingénierie, contre 31 % au niveau national. Cette différence pose un défi majeur à la province, car un manque de formation dans des domaines techniques critiques pourrait entraver le développement de projets stratégiques à long terme. Une action immédiate et efficace est essentielle pour encourager davantage de jeunes à s’inscrire dans ces filières, afin d’enrayer cette tendance alarmante.
La nécessité d’un soutien gouvernemental durable
Pour répondre aux défis deviennent pressants dans le secteur de l’ingénierie, il est crucial que le gouvernement continue de soutenir les initiatives visant à encourager les étudiants. Bien que la viabilité des bourses Perspective soit remise en question, il incombe aux autorités de mettre en place des mécanismes de financement efficaces pour garantir que le secteur de l’ingénierie puisse attirer et retenir de nouveaux talents. Un engagement fort de la part de l’État est indispensable pour maintenir la compétitivité du Québec sur le plan économique et répondre aux besoins de main-d’œuvre qualifiée dans les années à venir.
En somme, la fin prématurée du programme des bourses Perspective soulève des préoccupations quant à la capacité du Québec à faire face à ses besoins en matière de formation et d’emploi dans le secteur de l’ingénierie. Les enjeux de productivité et d’innovation demeurent cruciaux et requièrent des efforts concertés pour assurer un avenir prometteur aux étudiants et à l’industrie au Québec.