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Décès d’une boxeuse : les zones d’ombre d’un K.-O. tragique

Une jeune boxeuse mexicaine, Jeanette Zacarias Zapata, est tragiquement décédée après un combat au Québec, soulevant de profondes préoccupations concernant les pratiques médicales entourant la sécurité des athlètes dans le sport de la boxe. L’enquête qui a suivi sa mort révèle un réseau complexe de falsifications médicales et d’irresponsabilités qui ont conduit à cette tragédie.

### Un combat aux conséquences fatales

Jeanette Zacarias Zapata, à peine âgée de 18 ans, a participé à un match de boxe le 28 août 2021, après avoir déjà subi un K.-O. quelques mois plus tôt. Cet événement s’est déroulé à Montréal, dans une ambiance où plusieurs boxeurs étrangers étaient perçus comme des adversaires de formation pour les champions locaux. Régie et observateurs du milieu ont déclaré que les boxeurs, comme Jeanette, servaient en quelque sorte de « sac d’entraînement » dans ce contexte compétitif.

### Une mort officielle considérée comme accidentelle

À la suite du match, la jeune boxeuse a été hospitalisée, mais cinq jours plus tard, elle est décédée. Les autorités médicales et le coroner ont d’abord considéré cette mort comme accidentelle, concluant que Jeanette n’avait pas été correctement protégée et que le système avait échoué à repérer les risques d’une nouvelle participation au combat.

### Révélations d’une enquête choquante

Une investigation approfondie a révélé une série de manipulations, notamment un rapport médical falsifié. Ce dernier stipulait que Jeanette était apte à participer à des sports de contact, malgré les séquelles évidentes d’une précédente commotion. L’authenticité du rapport a été mise en cause, confirmant que la clinique d’où provenait le document n’était même pas ouverte au moment de sa rédaction. De plus, le nom du prétendu radiologiste n’apparaissait pas dans les registres de santé locaux.

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### La découverte d’irrégularités

Les investigations menées par les journalistes ont été déterminantes dans cette affaire. Une inspection de la clinique au Mexique a révélé que personne ne connaissait la signataire du rapport et que les informations médicales avaient clairement été falsifiées. L’intervenante en radiologie locale, Anabel Cervantes, a, quant à elle, déclaré avoir été choquée de découvrir l’existence de ce document. Sa conclusion était non seulement que le rapport était faux, mais aussi qu’il avait de graves implications pour la santé de l’athlète.

### L’omission de l’histoire médicale

Les recherches ont mis en lumière des négligences de la part du personnel médical de la Commission de boxe d’Aguascalientes, qui avait le devoir de veiller à la sécurité des boxeurs. Bien que Jeanette ait consulté un médecin à plusieurs reprises après son précédent K.-O., le rapport destiné à la Régie ne mentionnait aucune de ses symptômes persistants ni l’impact de ses blessures passées sur sa santé.

### Un système en question

Le président de la Commission de boxe d’Aguascalientes a défendu le médecin impliqué, tandis que la Régie de l’alcool, des courses et des jeux du Québec a reconnu les fautes commises, menant à une vérification des documents médicaux utilisés au cours des événements de boxe. Les inspecteurs ont découvert que le cas de Jeanette n’était pas isolé; un autre boxeur, également mexicain, avait vu son autorisation signée par la même radiologiste fictive, soulevant des questions plus larges sur l’état des documents médicaux fournis aux organisations sportives.

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### Réactions et réformes nécessaires

Des figures importantes, comme le promoteur Yvon Michel, ont exprimé leur indignation face à la manipulation des documents, considérant les conséquences tragiques pour Jeanette comme une irresponsabilité caractérisée. Il a souligné la nécessité d’améliorer la surveillance et les contrôles des antécédents médicaux des boxeurs, insistant sur le fait que des réformes doivent être mises en place pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent à l’avenir.

L’ensemble de ces révélations ouvre un débat essentiel sur la sécurité des athlètes dans les sports de contact et sur les pratiques médicales qui encadrent leur participation.