Les infirmières provenant de l’étranger qui ont été recrutées pour travailler au Québec sont confrontées à des défis significatifs lors de leur intégration, comme l’indiquent des rapports internes. Parmi les obstacles identifiés, on note le manque d’accès à des logements adéquats, des services de garde d’enfants insuffisants et un transport limité. Ces problèmes ont été documentés par le ministère de l’Immigration et soulignent les lacunes dans la préparation des recrues avant leur déplacement vers le Canada.
Des formations rigides, un choc culturel marqué et une appréhension face à l’échec contribuent également à un environnement stressant pour ces nouvelles recrues. Il apparaît que les participantes n’ont pas été suffisamment informées sur les réalités de la vie au Québec, ni des exigences spécifiques du programme de formation mis en place pour elles.
Un projet gouvernemental ambitieux, lancé avec un budget de 65 millions de dollars en 2022, vise à intégrer 1500 infirmières étrangères d’ici 2028, particulièrement dans les régions touchées par une pénurie critique en soins infirmiers. Alors que ces candidates bénéficient d’une formation dispensée dans des établissements collégiaux et reçoivent une aide financière hebdomadaire, des observations récentes témoignent d’un manque de préparation aux défis quotidiens qui les attendent.
### Difficultés d’Installation
À peine le programme lancé, des défis majeurs se sont révélés, entravant l’installation des participantes dans diverses régions du Québec, souvent éloignées des grands centres urbains. Le rapport met en lumière la réalité que, pour beaucoup, trouver un logement convenable, en particulier pour celles ayant des familles nombreuses, représente un véritable parcours du combattant. Les difficultés liées à l’absence d’antécédents de crédit compliquent encore davantage leur situation.
En Gaspésie, des solutions comme la construction d’unités modulaires ont été mises en place pour loger certaines infirmières. De même, le manque de places en garderie a été un frein. Cela a contraint les conjoints de certaines recrues à abandonner leurs projets professionnels pour s’occuper des enfants. Le déficit d’un système de transport public efficace crée une dépendance vis-à-vis de l’obtention d’un permis de conduire québécois, ainsi qu’à l’achat imprévu d’un véhicule, ce qui représente une charge financière supplémentaire pour les nouvelles arrivantes.
### Impact Émotionnel et Stress
Les défis rencontrés ont mis en exergue la nécessité d’une communication plus transparente et complète concernant les coûts et les réalités de la vie au Québec et dans les régions destinées. Un infirmier, qui a commenté le programme de manière anonyme, a partagé son sentiment d’incertitude quant à ce qui l’attendait en venant d’Afrique. Le programme, présenté initialement comme une simple formation de perfectionnement, a révélé une charge académique considérable et des exigences rigoureuses non anticipées.
Ce témoignage illustre les frustrations et le désarroi que ressentent certains participants, qui se voient confrontés à un système qu’ils ne comprennent pas toujours et qui perçoivent une grave inadéquation entre leurs attentes et la réalité.
### Problèmes Associés à la Formation
En ce qui concerne le programme de formation, qui s’étend sur une période de neuf à quatorze mois, plusieurs obstacles ont été identifiés, notamment la difficulté de recruter des instructeurs et des superviseurs de stage en raison de la pénurie de personnel. Les participants font face à un stress intense, particulièrement en raison des implications de potentiels échecs académiques. L’angoisse générée par le risque d’échec et ses effets en cascade — comme la perte de soutien financier et d’opportunités de travail — renforcent un sentiment d’angoisse parmi les étudiantes.
Les témoignages recueillis révèlent des conseillers qui, une fois confrontés aux dures réalités du programme, regrettent de ne pas avoir été adéquatement informés de la rigueur et des conséquences potentielles. Certains ont même dû faire face à des situations financières précaires, devant emprunter de l’argent simplement pour subvenir à leurs besoins quotidiens.
### Choc Culturel et Adaptation
L’expérience d’adaptation culturelle est également un aspect non négligeable de cette intégration. Les diverses institutions impliquées dans le programme ont rapporté que plusieurs nouvelles recrues éprouvaient des difficultés avec la langue et le vocabulaire local. Des discussions sensibles, comme celles portant sur des sujets tels que l’avortement et l’aide médicale à mourir, ont aussi suscité des tensions éthiques et émotionnelles blâmées sur les différences culturelles.
Malgré ces nombreux défis, un bon nombre d’infirmières étrangères parviennent à terminer la formation. Les efforts entrepris au sein du ministère de l’Immigration visent à accompagner les futures recrues dès leur pays d’origine, afin de réduire autant que possible les embûches rencontrées à leur arrivée au Québec. Dans cette continuité, les nouvelles cohortes bénéficient, pour beaucoup d’entre elles, d’un logement organisé avant même leur arrivée, ce qui représente une avancée significative par rapport aux premières phases du programme.