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Diminution significative des inscriptions d’étudiants internationaux dans les universités québécoises.

La situation des universités du Québec est préoccupante avec une baisse significative des inscriptions d’étudiants internationaux. Ce phénomène soulève des inquiétudes quant à l’avenir académique et économique des établissements d’enseignement supérieur.

### Une chute des demandes d’admission avant même les annonces

Des universités au Québec observent déjà une diminution marquée des demandes d’admission d’étudiants étrangers, et cela avant même que le gouvernement ne fixe des plafonds. Par exemple, l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), où une grande majorité des étudiants viennent de l’étranger, a enregistré une baisse de 32 % pour l’automne 2024. Les incertitudes liées aux futures annonces du gouvernement semblent peser lourdement sur la décision des potentiels candidats.

### Impact significatif sur les programmes de recherche

Les programmes de maîtrise et de doctorat sont particulièrement vulnérables à cette baisse des inscriptions. À l’École de technologie supérieure (ÉTS), les demandes d’admission chutent de 30 à 40 %. Les étudiants étrangers constituent une part cruciale de la communauté universitaire dans ce domaine, participant activement à des projets de recherche appliquée. La diminution de leur nombre pourrait avoir des conséquences directes sur la qualité et l’avancement de la recherche scientifique au Québec.

### Conséquences financières pour les établissements

Le volet financier de cette situation est tout aussi préoccupant. Les étudiants internationaux paient des frais de scolarité nettement supérieurs à ceux des étudiants québécois, représentant une source essentielle de revenus pour les universités. À l’INRS, par exemple, les frais peuvent approcher 12 000 $ par trimestre pour les étudiants non résidents, alors que les étudiants locaux ne paient qu’une fraction de ce montant. Cette différence a un impact direct sur les budgets universitaires, menaçant la qualité des programmes ainsi que des infrastructures nécessaires à l’enseignement et à la recherche.

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### Mobilisation pour protéger les programmes d’études supérieures

De nombreuses personnalités académiques exhortent le gouvernement à éviter tout plafonnement des programmes de maîtrise et de doctorat. Rémi Quirion, scientifique en chef, met en avant l’importance de l’apport des étudiants étrangers pour maintenir le niveau de recherche dans des secteurs cruciaux comme la santé mentale. Ces experts soulignent qu’il est impératif de renforcer les admissions dans ces domaines afin de compenser la baisse des étudiants locaux.

### Effets sur l’économie locale et l’innovation

Les implications de ce déclin vont au-delà des universités. Environ 75 % des diplômés des cycles supérieurs s’établissent au Québec, un facteur clé pour le dynamisme économique de la province. Des spécialistes s’inquiètent que la baisse des inscriptions puisse afectaer la formation des futurs professionnels et réduire la capacité des entreprises à trouver des compétences nécessaires pour innover et se développer.

### Prévisions budgétaires et risque de programmes menacés

La crise en cours incite certaines universités à envisager des réductions budgétaires. L’Université McGill, par exemple, prépare des ajustements financiers significatifs face à la chute attendue des revenus issus des étudiants étrangers. D’autres établissements, comme l’Université du Québec à Chicoutimi, examinent des possibilités de réduire ou de supprimer certains programmes moins fréquentés pour contrer les pertes.

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### Inquiétudes pour l’avenir de l’enseignement supérieur

Le flou entourant la protection des cycles supérieurs laisse les universités dans l’angoisse, alors que le gouvernement s’engage à préserver les programmes en région. Les établissements craignent que des décisions précipitées n’affaiblissent encore leur standing académique et n’entravent leurs efforts pour attirer des étudiants de l’étranger. La question de l’attractivité du Québec comme destination de choix pour les études supérieures demeure en jeu.