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Données secrètes et flambée des dépenses pour SAAQclic

Informations cachées et explosion de coûts pour SAAQclic

Le coût abyssal d’une transformation numérique

Au cours de la dernière décennie, le projet SAAQclic, consacré à la modernisation numérique de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), a engendré des dépenses colossales s’élevant à 1,1 milliard de dollars. Initialement, la SAAQ avait prévu un budget de 638 millions de dollars pour ce programme, qui devait s’étendre sur dix ans. La vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, a récemment mis en lumière les défaillances graves dans la gestion de ce projet et les conséquences financières désastreuses qui en ont découlé.

Une gouvernance défaillante

Le rapport de la vérificatrice générale souligne des lacunes notables dans la gouvernance de la SAAQ. Le rôle de l’ex-vice-président aux technologies de l’information, Karl Malenfant, est pointé du doigt. Selon le document, à partir de septembre 2020, des rapports présentés au conseil d’administration et à la direction laissaient entendre une progression satisfaisante du projet, alors qu’en réalité, des retards et des problèmes de qualité s’accumulaient. Cette désinformation a plongé la haute direction et le conseil d’administration dans un état d’ignorance quant à la véritable situation du projet.

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Des avertissements ignorés

En 2022, des alertes concernant des retards et des problèmes de performance ont été émises, mais elles n’ont pas été portées à la connaissance des décideurs. Face à l’achèvement partiel des tests finaux, le conseil d’administration a été contraint de différer le lancement de SAAQclic à février 2023. Malgré plusieurs avertissements d’une firme externe, la haute direction n’a pas requis d’évaluation officielle de la préparation du système pour sa mise en service, ce qui a constitué un manquement significatif dans le processus de validation.

Conflit d’intérêts dans l’attribution des contrats

Une autre dimension préoccupante du rapport réside dans la façon dont les contrats ont été attribués. L’une des entreprises sous-traitantes, bien que non nommée explicitement, est accusée d’avoir eu un rôle clé dans le processus d’évaluation et de planification, tout en ayant un intérêt financier dans le projet. Cette société, dont les liens avec la SAAQ remontent à avant l’appel d’offres officiel, a ainsi influencé les décisions relatives au choix des technologies à adopter.

Une avalanche de coûts

Le scandale financière est exacerbé par la réévaluation du coût initial des contrats, qui est passé de 458 millions à 612 millions en raison d’un dépassement budgétaire alarmant. Les critiques portent non seulement sur le montant dépensé, mais aussi sur l’absence de bénéfices tangibles découlant de cette initiative. Le projet qui devait moderniser le système de la SAAQ n’a pas encore atteint les résultats escomptés, laissant planer des doutes sur l’efficacité et la rentabilité d’un tel investissement.

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Les répercussions sur les employés et les usagers

Les effets de ces manquements se font ressentir tant sur le personnel de la SAAQ que sur les usagers de ses services. La transformation numérique était censée améliorer l’accès et la qualité des services, mais les déceptions et frustrations se multiplient. Les employés se retrouvent dans une situation difficile, jonglant avec des systèmes obsolètes et des attentes irréalistes concernant la fluidité de la transition vers le numérique.

Les leçons à tirer

La saga SAAQclic met en lumière l’importance d’une gestion rigoureuse et d’une transparence totale dans les projets de grande envergure. Les révélations concernant le manque de communication, la dissimulation d’informations et les conflits d’intérêts doivent servir d’alerte à tous les acteurs impliqués dans la transition numérique d’institutions publiques. Les enjeux posés par cette transformation numérique sont cruciaux, tant pour la SAAQ que pour l’ensemble des contribuables québécois, qui voient leurs ressources mal utilisées dans un projet mal dirigé.