Plus de la moitié des projets numériques à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) affichent des retards significatifs, un an après la promotion de Caroline Foldes-Busque à la direction numérique. Ce constat préoccupant est le reflet d’une série de difficultés informatiques généralisées au sein de l’institution. Les questions qui se posent sont nombreuses, surtout concernant la continuité des efforts de modernisation.
### L’ampleur des retards
Depuis l’annonce de SAAQclic, les problèmes rencontrés ont largement débordé le cadre initial du projet. Au lieu d’un retour à la normale, les retards se sont accrus, touchant environ 50 % des engagements numériques prévus. Le projet SAAQclic lui-même, qui avait initialement suscité l’espoir d’une digitalisation réussie, subit également des délais additionnels, illustrant des défaillances dans la gestion des ressources informatiques.
Des sources internes indiquent que les technologies vieillissantes et des infrastructures non mises à jour contribuent à cette situation. Plusieurs projets, qui devraient normalement être transparents et accessibles via des tableaux de bord gouvernementaux, ne le sont pas, rendant l’évaluation des progrès d’autant plus difficile.
### Méthodes de travail contestées
Sous la direction de Caroline Foldes-Busque, une approche dite « agile » a été imposée à l’ensemble des projets numériques. Cependant, cette méthodologie suscite des critiques internes, certains employés citant des analogies avec une propagation virale des problèmes. L’efficacité des méthodes importées semble être remise en question, et des observateurs parlent de dysfonctionnements croissants au sein d’un environnement déjà éprouvé.
L’adoption de cette méthode agile apparaît être une solution inappropriée, démontrant des lacunes dans la formation et l’application. Les employés sont pourtant invités à participer à des ateliers visant à identifier les sources des retards, un signal inquiétant quant à la prise en charge des problèmes.
### Répercussions des antécédents
Caroline Foldes-Busque, désignée pour conduire l’expérience numérique, a précédemment collaboré avec Karl Malenfant, ancien vice-président de l’expérience numérique, sur des initiatives jugées également problématiques chez Hydro-Québec. Leurs précédentes expériences marquées par des difficultés pourraient expliquer des choix de gestion récurrents qui, jusqu’à présent, n’ont pas mené à l’amélioration espérée des services numériques de la SAAQ.
Les liens professionnels de longue date entre ces deux responsables soulèvent des interrogations concernant la capacité à introduire des changements significatifs et bénéfiques. Les leçons tirées des échecs passés semblent avoir été écartées, et ce vide de leadership pourrait expliquer les difficultés persistantes.
### Un constat alarmant
La semaine dernière, des révélations ont confirmé que des responsables avaient dissimulé des problèmes majeurs liés à des retards importants et à des surcoûts faramineux. Le rapport du Vérificateur général a mis en lumière une explosion des coûts, avec des prévisions indiquant que la facture pourrait atteindre 1,1 milliard $ d’ici 2027. Cette situation soulève des questions sur la transparence et l’intégrité au sein des prises de décisions.
Le conseil d’administration, qui a récemment changé de plusieurs membres, a vu ses choix critiqués. Certains anciens dirigeants, qui avaient la responsabilité de superviser ces projets, semblent mettre en avant des excuses plutôt que d’adresser les problèmes de front, laissant ainsi la porte ouverte à d’autres échecs potentiels.
### Appels à l’action
Face à cette situation, l’ancienne direction a exprimé sa volonté de sortir du flou. Des déclarations de personnalités clés, telles que l’ex-président du conseil d’administration, appellent à une enquête approfondie pour faire la lumière sur les manigances et évaluer la gestion de ces projets. Cela pourrait s’avérer nécessaire pour rétablir la confiance, tant auprès des employés que du grand public.
L’accent semble être mis sur la nécessité d’un diagnostic clair des causes des problèmes rencontrés, dans l’espoir de redresser la barre afin de permettre à la SAAQ de sortir de cette spirale de retards et de dysfonctionnements.