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Éducation : Québec solidaire propose une législation pour établir un réseau scolaire « unifié » regroupant le secteur public et le secteur privé.

Le débat sur l’éducation au Québec est en train de prendre une tournure significative avec la proposition d’un nouveau projet de loi qui vise à harmoniser le système éducatif. Québec solidaire (QS) défend l’idée d’établir un réseau scolaire unifié, englobant à la fois les écoles publiques et privées, accessible à tous les enfants, indépendamment de leur situation socio-économique.

Un projet de loi ambitieux pour l’éducation

Ruba Ghazal, co-porte-parole de QS, a introduit le projet de loi 895 en réponse aux inégalités croissantes observées dans le système éducatif québécois. Son objectif est de garantir que chaque enfant ait accès à une éducation de qualité, peu importe le revenu parental ou les performances académiques. Ce projet propose la création d’un réseau commun, où les écoles privées souhaitant y participer doivent renoncer à la sélection des élèves sur la base de critères comme les notes scolaires.

Un changement radical : suppression de la sélection

Les écoles privés qui choisiraient de rester en dehors de ce réseau seraient soumises à une coupure de leur financement public. Ce changement vise à instaurer un système équitable, où le critère de sélection des élèves, basé souvent sur leurs résultats académiques et la situation financière de leur famille, serait prohibé. Ainsi, tous les élèves, quelles que soient leurs capacités ou ressources, pourraient accéder aux programmes éducatifs, notamment ceux dits « particuliers », sans discriminations préalables.

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Un appel à l’égalité des chances

Ghazal a exprimé son rêve d’un Québec où les disparités économiques ne détermineront pas les choix éducatifs offerts aux enfants. Elle a souligné le besoin urgent d’un changement, déclarant que les enfants issus de familles à plus faibles revenus ne devraient pas avoir à renoncer à des programmes spécialisés en raison des obstacles financiers. Ces déclarations font écho à un rapport de 2016 du Conseil supérieur de l’éducation, qui soulignait que le système éducatif du Québec était l’un des plus inéquitables au Canada.

Changement de mentalité en éducation

Sol Zanetti, porte-parole en matière d’éducation pour QS, a critiqué le fonctionnement actuel du système, qui favorise l’idée du marché éducatif. Il a argué qu’il est crucial de rassembler les forces pour établir un réseau d’écoles communes, garantissant des opportunités égales pour chaque élève, afin de contrer la logique du profit dans l’éducation.

Évolution de l’opinion publique

Les résultats d’un sondage réalisé par CROP révèlent une évolution dans l’opinion publique quant à la sélection scolaire. En 2024, 76% des répondants pensent que l’admission dans les écoles financées par l’État ne devrait pas se faire sur la base des résultats académiques des élèves, une augmentation significative par rapport à 68% en 2022. Ces chiffres indiquent une prise de conscience plus large autour des enjeux d’accès équitable à l’éducation et une volonté croissante de changement parmi la population québécoise.

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Inspiration pour un système éducatif commun

Le projet de loi 895 s’inscrit dans la lignée d’un plan proposé par le groupe citoyen École ensemble en 2022, qui appelait à l’éradication du système à « trois vitesses » qui caractérise le paysage éducatif actuel. Cette initiative met en lumière une volonté collective de repenser l’école au Québec pour qu’elle soit un lieu d’apprentissage accessible à tous, sans distinction. Ce projet ambitieux pourrait marquer un tournant dans l’approche éducative de la province, favorisant une réelle égalité des chances.