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«Fiasco» SAAQclic : le syndicat réclame une enquête approfondie sur la sous-traitance en informatique.

La situation actuelle autour de la SAAQclic soulève d’importantes préoccupations concernant la gestion de l’informatique au sein du gouvernement du Québec. Le syndicat représentant les professionnels en informatique au service de l’État s’est prononcé en faveur d’une investigation plus large concernant la sous-traitance de l’informatique, qu’il estime être trop permissive et problématique.

## Une dépendance croissante aux entreprises privées

Le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) a exprimé des inquiétudes face à ce qu’il qualifie de dépendance excessive du gouvernement à l’égard des entreprises de consultation en informatique. Selon le syndicat, l’État compense un manque d’expertise interne par le recours systématique à des firmes privées. Ce phénomène serait en partie responsable des dysfonctionnements rencontrés par des projets comme SAAQclic.

## Un manque d’expertise et des conditions de travail peu attrayantes

Cette dépendance s’explique également par les difficultés de recrutement rencontrées par le gouvernement, attribuées à des conditions de travail qui ne rivalisent pas avec celles du secteur privé. Les professionnels de l’informatique peuvent y gagner des salaires de 100 000 $ de plus que dans la fonction publique, tout en bénéficiant de modalités de travail flexibles, comme le télétravail.

## Problèmes de contrôle et de qualité

Le troisième vice-président du SPGQ, Martin Trudel, souligne que cette approche entraîne des problèmes notables en matière de contrôle et de qualité des développements informatiques. Les projets de sous-traitance sont souvent octroyés sans une supervision adéquate, ce qui limite la capacité de l’État à évaluer et à challenger le travail de ces entreprises.

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## Appel à une enquête globale sur la sous-traitance

Face à cette situation, le syndicat demande que l’enquête prévue par le gouvernement sur SAAQclic soit élargie à l’ensemble de la sous-traitance gouvernementale en informatique. Trudel affirme qu’un examen approfondi de cette dépendance mettrait en lumière des exemples de sous-traitance qui ont conduit à des échecs similaires à ceux observés avec SAAQclic.

## Coûts élevés et perte d’expertise interne

Le SPGQ alerte également sur les coûts élevés associés à cette dépendance. Les consultants peuvent facturer entre 800 $ et 900 $ par jour, éventuellement plus, ce qui représente une dépense importante pour l’État. Le syndicat clame que cette stratégie nuit au développement d’une expertise technique en interne, ce qui risque d’aggraver les soucis de gestion des projets futurs.

Cette situation pose donc la question de l’approche stratégique du gouvernement en matière de ressources humaines dans le secteur informatique et de la nécessité d’une réforme pour renverser la tendance de la sous-traitance au profit d’un renforcement des équipes internes.