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Financement des organismes communautaires au Québec : une décision politique à repenser

À l’aube de la préparation du prochain budget provincial, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) exprime des préoccupations croissantes concernant le sous-financement des organismes communautaires. Ces acteurs essentiels au sein du réseau de la santé et des services sociaux, bien que souvent sous-estimés, jouent un rôle fondamental dans le soutien à des milliers de citoyens.

### Un appel urgent à l’aide financière

Le ROCL a récemment adressé un ensemble de lettres au ministre des Services sociaux, implorant un réajustement financier pour permettre aux organismes communautaires de répondre aux exigences croissantes de la population. En effet, ces groupes, qui représentent environ 3 000 organismes à travers le Québec, se battent pour obtenir des ressources adéquates pour soutenir leur mission. Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL, souligne que le manque de financement persiste malgré le fait que ces organismes sont des piliers du système social, particulièrement en période de crise.

### Un constat alarmant : le décalage entre les besoins et le financement

Les besoins en matière de financement pour les groupes communautaires des Laurentides atteignent des sommets, s’élevant à 32,4 millions de dollars pour l’année 2024-2025. Lorsqu’on considère l’ensemble des nécessite de financement au niveau provincial, ce chiffre grimpe à 830 millions de dollars. Cependant, la récente augmentation de seulement 9 millions de dollars pour l’ensemble des organismes en santé et services sociaux se révèle dérisoire en comparaison aux demandes exprimées.

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### Un impact positif sur la société

Les organismes communautaires ne se contentent pas de fournir des services; ils créent des espaces de solidarité et d’engagement civique. Ces organisations sont essentielles pour bâtir un tissu social solide, crucial pour la résilience des communautés. Sophie Dion, présidente du ROCL, insiste sur le fait qu’une augmentation du financement permettrait de soutenir des initiatives bénéfiques à l’ensemble de la société québécoise, en phase avec les enjeux contemporains.

### Les enjeux économiques en toile de fond

Le climat économique actuel, marqué par des défis mondiaux et des décisions politiques imprévisibles, nécessite des investissements judicieux pour garantir la stabilité et la croissance du Québec. Ainsi, financer les organismes communautaires autonomes apparaît non seulement comme un acte de justice sociale, mais également comme une stratégie économique. Les études attestent que l’argent investi dans le secteur communautaire se traduit par des économies dans d’autres domaines, notamment dans le système de santé.

### Un choix politique aux conséquences profondes

La question du financement des organismes communautaires au Québec ne se limite pas à des chiffres. Il s’agit d’une décision politique qui reflète la valeur que la société accorde à ces institutions. Un soutien renforcé est nécessaire pour favoriser un environnement socio-économique durable où chaque citoyen peut s’épanouir, sans crainte d’être laissé pour compte.

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### L’engagement des organismes communautaires

Depuis près de 30 ans, le ROCL regroupe plus de 160 organismes autonomes des Laurentides, unissant leurs forces pour faire face à ces défis. Sa mission consiste à fournir formation et accompagnement, permettant aux organisations de croître et de s’adapter aux besoins variés de la communauté. Ce modèle de collaboration et de soutien est essentiel pour attirer l’attention sur l’importance de ces acteurs dans la lutte pour plus de démocratie, de solidarité et de justice sociale et écologique.

Le besoin d’un financement adéquat pour les organismes communautaires constitue donc un enjeu majeur pour le Québec, touchant à la fois aux valeurs humaines et aux dynamiques économiques de la province. Il est impératif que les décideurs prennent en compte cette réalité pour orienter efficacement leurs priorités budgétaires.