Les prévisions concernant l’impact de la guerre commerciale sur le marché du travail québécois ont suscité des inquiétudes, pourtant, des données récentes semblent atténuer ces craintes. La ministre de l’Économie, Christine Fréchette, a confirmé que le Québec est actuellement en meilleure posture qu’initialement anticipé. Bien qu’il n’existe pas de chiffres précis, il apparaît que le nombre d’emplois perdus reste inférieur à 100 000, un chiffre qui avait été redouté en raison de la montée des tensions commerciales.
### État actuel de l’emploi au Québec
Interrogée sur les effets de la guerre commerciale, la ministre Fréchette a indiqué que la situation sur le marché de l’emploi est relativement stable. Les statistiques des trois premiers mois de l’année montrent une constance dans le nombre de licenciements, ne s’écartant que de 100 postes par rapport à l’année précédente. En 2025, environ 3100 emplois ont été perdus jusqu’à présent, ce qui reste légèrement au-dessus des 3000 pertes enregistrées en 2024.
### Analyse des risques
Les préoccupations demeurent toutefois. Des analystes économiques estiment que près de 160 000 emplois sont à risque à l’échelle canadienne, en raison des menaces persistantes de tarifs douaniers émis par le gouvernement américain. Une récente analyse a relevé une augmentation de 43 % des licenciements collectifs au Québec, ce qui soulève des questions sur la résilience du marché face à une éventuelle intensification des tensions commerciales.
### Pragmatisme et vigilance
En dépit des signes de stabilité, la ministre Fréchette a exprimé une certaine prudence, notamment face aux commentaires du président américain. Sa réaction à l’annonce de nouveaux tarifs a été mesurée, soulignant que même si le Canada a pu éviter une catastrophe majeure, il est impératif de rester vigilant. Elle a qualifié la situation d’”apaisante” mais a mis en garde contre l’imprévisibilité de la politique économique américaine.
### Les secteurs sous surveillance
Les secteurs spécifiquement menacés incluent les semi-conducteurs, les produits pharmaceutiques, et autres matières essentielles comme le cuivre ou les produits énergétiques. Ces domaines, déjà touchés par des impositions tarifaires antérieures, continuent d’être sous la menace de nouvelles interventions, rendant leur avenir incertain. La crainte d’une réaction américaine en réponse aux contre-mesures canadiennes est également une source d’inquiétude.
### Réactions des responsables politiques
Le premier ministre François Legault avait prévenu que les dégâts pourraient atteindre jusqu’à 100 000 postes si des taxes douanières de 25 % étaient appliquées, en particulier dans des secteurs déjà vulnérables comme l’aluminium et l’automobile. Les mots de la ministre Fréchette invitent à considérer la situation avec prudence tout en tenant compte des défis sous-jacents qui pourraient émerger à tout moment, mettant ainsi en lumière la fragilité du marché de l’emploi québécois face aux évolutions de la conjoncture internationale.