La récente proposition législative relative à la déréglementation des heures d’ouverture des marchés d’alimentation suscite des préoccupations grandissantes, notamment parmi les syndicats représentant la main-d’œuvre. Le ministre délégué à l’Économie, Christopher Skeete, a justifié cette initiative en affirmant qu’elle vise à alléger les réglementations en place, mais des acteurs du secteur soulèvent des inquiétudes quant aux impacts sur l’emploi des jeunes et leur réussite scolaire.
### Une réforme contestée par les syndicats
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’alimentation et du commerce (TUAC), qui défend les intérêts de près de 39 000 membres au Québec, émet des réserves. Les responsables du syndicat craignent que cette réforme n’entraîne une précarisation des emplois des jeunes, qui pourraient se voir contraints de travailler la nuit et pendant des horaires prolongés. Des préoccupations ont également été formulées concernant l’impact négatif potentiel sur la persévérance scolaire.
### Contexte législatif et inquiétudes liées aux jeunes employés
Le projet de loi remet en question des dispositions précédemment adoptées pour protéger les jeunes travailleurs. En effet, la loi 19, adoptée récemment pour encadrer les heures de travail des jeunes de moins de 16 ans, semble maintenant en contradiction avec les nouvelles mesures qui pourraient affecter ceux âgés de 17 ans et plus. Rosannie Filato, représentante des TUAC, a exprimé son indignation en soulignant que cette initiative pourrait compromettre les avancées réalisées pour la jeunesse, qui se retrouve au cœur d’une dialectique complexe entre emploi et éducation.
### Perspectives divergentes sur les heures d’ouverture
La proposition de réduire les restrictions sur le nombre d’employés autorisés à travailler en dehors des heures d’ouverture légales a été saluée par certains acteurs économiques. Le Conseil du patronat du Québec a déclaré soutenir cette flexibilité, précisant qu’elle répond à une demande exprimée par les détaillants. Pour les patrons, cette modification est synonyme d’une meilleure adaptation aux réalités du marché et des besoins des consommateurs.
### Réactions des commerçants et impact sur le paysage économique
Les dépanneurs se plaignent également de cette déréglementation, argumentant que cela pourrait leur faire perdre des clients au profit des grands marchés d’alimentation. En modifiant les heures d’ouverture et en augmentant le nombre d’employés disponibles, ces derniers pourraient, selon les commerçants locaux, déséquilibrer la concurrence et affecter la dynamique économique des petits commerces.
### Le gouvernement face à la controverse
Le ministre Skeete défend fermement la position gouvernementale, arguant que la province est l’une des rares jurisdictions en Amérique du Nord à imposer un contrôle si strict sur les heures d’ouverture des commerces. Pour lui, cette réforme ne représente qu’un ajustement qui vise à simplifier les pratiques commerciales tout en respectant le choix des consommateurs et des entreprises. Néanmoins, la tension entre la flexibilité nécessaire pour les commerçants et la protection des travailleurs, en particulier des jeunes, demeure au cœur des débats.
