L’ancien député et président du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn, a récemment annoncé sa candidature pour devenir le chef du Parti libéral du Québec (PLQ). En marge de cette annonce, il a affirmé son identité de « gars de région », affirmant vouloir s’éloigner du « repli sur soi » dont il accuse le gouvernement actuel.
Originaire de Chicoutimi, Blackburn a dévoilé ses ambitions politiques lors d’une conférence de presse à Québec, entouré de sa famille, renforçant ainsi son image de candidat proche des préoccupations des citoyens des régions. En se présentant comme un « gars authentique » et un « gars d’économie », il entend mobiliser les militants et les élus libéraux pour redynamiser le Parti.
Un soutien insuffisant
Malgré son enthousiasme, Blackburn se heurte à un important défi, car la majorité du caucus libéral a déjà exprimé son soutien aux candidatures de Charles Milliard et de Pablo Rodriguez. Les députés Marwah Rizqy et Greg Kelley, quant à eux, n’ont pas encore pris position pour l’un ou l’autre des candidats. En toute franchise, Blackburn a réagi en acceptant l’éventualité de changements de camp parmi les membres du PLQ, laissant ainsi entrevoir un potentiel bouleversement au sein du parti.
Une résilience face à l’adversité
Ayant récemment surmonté un cancer, Blackburn a partagé son parcours éprouvant et la manière dont cette expérience l’a renforcé. Son attention se tourne vers la gestion des finances publiques du Québec, dans un contexte de tensions commerciales avec les États-Unis, tout en critiquant la stratégie du gouvernement Legault concernant l’immigration. Son slogan, « On se retrouve », reflète sa volonté de renouer avec les valeurs libérales tout en marquant une différence claire avec la direction actuelle du parti.
Un plaidoyer en faveur de l’immigration
Au cœur de son discours, Blackburn préconise un allègement des règles sur les seuils d’immigration, argumentant que la croissance économique du Québec dépend en grande partie de la capacité d’attirer des travailleurs étrangers. « Accepter de décroître, c’est inacceptable », a-t-il déclaré, affirmant que l’ouverture à l’immigration est essentielle pour stimuler l’économie. Il s’oppose fermement au repli protectionniste, affirmant que “le repli sur soi n’est pas ma tasse de thé”.
Des positions claires sur la laïcité
L’ancien député a également abordé la question de la laïcité, affirmant qu’il ne renouvellerait pas de manière systématique les dérogations qui permettent de contourner la loi 21 sur la laïcité de l’État. Selon Blackburn, il est crucial de laisser les tribunaux décider des demi-mesures adoptées par le gouvernement, tout en réaffirmant son engagement envers la promotion du français. Néanmoins, il pointe du doigt les effets néfastes de la loi 96 sur les affaires, soulignant qu’une protection trop rigide de la langue ne doit pas freiner les investissements au Québec.
En faveur du développement et de l’investissement
Tout en étant pro-immigration, Blackburn se positionne également en faveur des grands projets d’infrastructure, tels que le troisième lien entre Québec et Lévis, tout en restant ouvert aux recommandations des experts. Il a également évoqué son expérience comme lobbyiste en faveur de l’entreprise Stablex, qui tente d’obtenir des autorisations pour un enfouissement de déchets dangereux, affirmant que chaque situation doit être évaluée sur son mérite.
Un chemin semé d’embûches
Karl Blackburn doit maintenant obtenir 750 signatures de membres du PLQ issues de 70 circonscriptions différentes pour valider sa candidature, avec un dépôt de 40 000 $ en parallèle. Bien qu’il ait pris du retard dans la compétition, il reste convaincu que sa voix et sa vision peuvent apporter un nouveau souffle au Parti libéral du Québec, en réunissant autour de lui les forces vives du territoire.