L’entrée en fonction du juge Denis Gallant à la tête de la commission d’enquête sur le fiasco SAAQclic suscite de vives réactions au sein des partis d’opposition. Les craintes concernant ses anciennes relations professionnelles avec la ministre du Conseil du trésor, Sonia LeBel, soulèvent des interrogations quant à son impartialité.
Confirmation de la nomination
Annoncée récemment, la nomination de Denis Gallant pour superviser l’enquête sur le virage numérique de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) doit prendre effet le 24 mars. La commission aura pour mission centrale d’étudier les problèmes entourant la transformation numérique de l’organisme et devra rendre son rapport final d’ici le 30 septembre 2025.
Interrogations sur les liens d’amitié
Les partis politiques, notamment le Parti libéral du Québec et le Parti québécois, manifestent leurs préoccupations face à des potentielles partialités que pourraient introduire les liens d’amitié entre le juge Gallant et la ministre LeBel, tous deux anciens collègues lors de la commission Charbonneau relative à l’octroi et à la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction. Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a reconnu ne pas avoir vérifié si les deux se fréquentaient encore, admettant une certaine ignorance sur le sujet.
Réactions officielles
Pour apaiser les inquiétudes, Jolin-Barrette a tenté de défendre la réputation d’intégrité du juge Gallant, le qualifiant d’impartial et capable d’apporter la clarté nécessaire à l’enquête. Il a par ailleurs reproché au Parti libéral de tirer parti de cette situation pour des gains politiques.
Demande de retrait
Marc Tanguay, le chef de l’opposition officielle, a appelé à ce que Gallant se désiste ou soit remplacé afin de garantir une enquête totalement impartiale. Soulignant l’importance de la perception de neutralité, Tanguay a affirmé qu’aucun doute ne devrait peser sur la nomination d’un commissaire en charge d’une enquête aussi sensible.
Le cadre de l’enquête
Le juge Gallant aura la latitude d’organiser des audiences publiques ou privées, ainsi que la responsabilité d’assembler une équipe de procureurs et d’enquêteurs. Le contexte entourant cette enquête est particulièrement délicat, favorisé par des reportages qui ont révélé les défaillances majeures du projet SAAQclic, entraînant des coûts exorbitants pour la transformation numérique de la SAAQ.
Une commission indépendante
Le gouvernement a mis en place cette commission d’enquête avec l’objectif de parvenir à une analyse exhaustive des enjeux sous-jacents à l’échec de la transformation numérique. Le mandat de Gallant inclut une étude approfondie des problèmes de gestion et les conséquences sur le programme baptisé CASA, qui vise à moderniser les services offerts par la SAAQ.
Anticipation des résultats
La commission se penchera également sur le niveau de connaissance des responsables au sein de la SAAQ et dans les ministères concernés pour évaluer la responsabilité des acteurs politiques dans ce dossier. Cette enquête est primordiale pour clarifier les nombreuses zones d’ombre et restaurer la confiance dans les institutions publiques.
Il est à noter que la vérificatrice générale n’avait pas pour mission de déterminer les responsabilités politiques dans cette affaire, laissant ainsi une large part d’incertitude quant aux implications de cette crise administrative.