Le secteur militaire au Québec : Une montée en puissance des carrières
Un nouvel intérêt pour les Forces armées
La tendance actuelle montre une augmentation notable du nombre de citoyens, en particulier parmi les jeunes, attirés par les carrières militaires. Les bouleversements économiques récents semblent jouer un rôle déterminant dans cette évolution. Les jeunes âgés de 16 à 25 ans mettent davantage l’accent sur la stabilité de l’emploi ainsi que sur les avantages sociaux, éléments qui étaient moins mis en avant avant la pandémie.
Malgré cette dynamique de recrutement positive, le défi de la rétention des effectifs demeure une préoccupation majeure. L’attrition des militaires qualifiés continue de poser problème pour les Forces armées canadiennes.
Les départs en nombre alarmant
Historique récent révèle qu’il y avait plus de départs que de nouvelles recrues au sein des Forces armées, ce qui a conduira à ce que le ministre de la Défense nationale a qualifié de « spirale de la mort » lors d’une déclaration en mars 2024. Une analyse des données de recrutement a montré qu’une proportion significative, 35,4 %, des militaires ayant quitté entre 2013 et 2017 l’a fait en raison de l’insatisfaction liée à leur travail. Ce sentiment de mécontentement illustre une problématique sérieuse dans la gestion des ressources humaines.
Avec près d’une centaine de spécialités disponibles au sein des Forces, une multitude d’options s’offrent aux aspirants militaires, mais beaucoup demeurent méconnues du grand public. Cela se traduit par des pénuries dans divers secteurs. Léa Massé, une jeune réserviste, souligne la complexité de faire un choix de carrière dans un environnement où il est difficile de se projeter lorsqu’on n’est pas informé des différentes avenues possibles.
Représentation et réalité des métiers militaires
Des témoignages de militaires en activité révèlent que les vidéos promotionnelles des Forces ne correspondent pas toujours à la réalité du quotidien. Antoine, un jeune militaire au Saguenay, exprime sa déception face à la différence entre les attentes nourries par ces contenus et la véritable nature des tâches effectuées sur le terrain. Pour beaucoup, découvrir le quotidien militaire est un processus qui repose sur l’expérience personnelle plutôt que sur les campagnes de communication de l’institution.
Maxime Deschamps, après près de 20 ans au sein des Forces, partage un sentiment similaire, affirmant que le manque de transparence sur les réalités professionnelles rend difficile la compréhension des véritables enjeux des métiers militaires.
Évolutions dans le processus de recrutement
Récemment, des changements ont été apportés au test d’aptitude nécessaire lors du processus d’enrôlement, visant à rendre celui-ci plus accessible. Ces modifications visent également à améliorer la rapidité de traitement des candidatures. Un accent particulier est mis sur l’inclusion de conditions médicales qui, par le passé, constituaient un obstacle à l’intégration des futurs candidats.
Bien que les défis demeurent nombreux, de nombreux membres des Forces et des vétérans expriment une fierté incommensurable quant à leur service. Farah Cader, de la Fondation québécoise de Vétérans, souligne que même ceux ayant vécu des situations difficiles disent qu’ils referaient ce parcours sans hésitation.
Témoignages d’une fierté partagée
Des récits comme celui de Léa Massé, qui s’épanouit dans son rôle de manœuvrière dans la Marine, illustrent la passion que suscite ce métier. À seulement 20 ans, elle se décrit comme une pompière et secouriste qualifiée dans plusieurs spécialités, soulignant que cette expérience lui offre des opportunités uniques. Sa détermination à poursuivre une carrière militaire transparaît dans son enthousiasme et son engagement.
Cette nouvelle génération de militaires, en quête d’un emploi qui allie sécurité et passion, témoigne d’une dynamique positive qui pourrait transformer le paysage militaire au Québec.