La scierie de Maniwaki, frappée par une fermeture indéterminée, doit son avenir à des facteurs extérieurs, notamment la réforme imminente du régime forestier au Québec. Depuis décembre, l’usine n’a pas fonctionné, laissant en suspens l’avenir de 120 emplois qui dépendent de sa réouverture. Bien que la situation économique actuelle soit préoccupante, les responsables de l’usine espèrent un retour à la normale grâce à des changements législatifs attendus au printemps.
Un avenir incertain pour l’usine
La scierie, qui porte le nom de Domtar, anciennement Produits forestiers Résolu, est désormais confrontée à une situation critique. Actuellement, un vaste stock de billots de bois s’accumule sur le site, mais le redémarrage de l’usine est conditionné par des réformes cruciales dans la gestion des ressources forestières. Étienne Vézina, vice-président de l’entreprise en charge de la foresterie et de la certification, a souligné la complexité des décisions à prendre tout en étant conscient des répercussions d’une fermeture prolongée.
Des exigences gouvernementales à respecter
Pour garantir ses droits d’approvisionnement et la capacité d’achat de bois, Domtar doit redémarrer ses activités dès que possible. Le gouvernement a le pouvoir de résilier des garanties d’approvisionnement si une usine reste fermée pendant plus de six mois. Il s’agit donc d’une course contre la montre pour l’entreprise. Malgré l’absence d’une date précise pour la réouverture, l’optimisme persiste quant à la possibilité d’une reprise à court terme, si les conditions de marché s’améliorent.
Réforme du régime forestier
Le ministre des Ressources naturelles et des Forêts a annoncé des discussions sur la révision du régime forestier, un projet qui est maintenant prévu pour le printemps 2024. Les acteurs de l’industrie, dont Domtar, espèrent une meilleure prévisibilité future pour la gestion des ressources. Cette réforme vise à apporter des changements significatifs qui pourraient fortifier l’industrie forestière. Le vice-président Vézina évoque l’importance de la planification à long terme pour assurer un approvisionnement durable, ce qui est crucial pour la viabilité de l’usine.
Des voix s’élèvent pour exprimer leurs inquiétudes
Des inquiétudes sont également exprimées par des élus locaux, comme Chantal Lamarche, préfète de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau. Le sentiment général est que l’inaction du ministère des Ressources naturelles laisse les travailleurs dans l’incertitude. Lamarche insiste sur le besoin urgent de soutien pour les entreprises locales, notamment les travailleurs autonomes, qui représentent une part essentielle de l’économie forestière régionale. Elle critique la lenteur du gouvernement à répondre aux défis actuels et appelle à une réévaluation des politiques actives.
Une inquiétude croissante parmi les travailleurs
Le syndicat Unifor, qui représente une grande partie des employés de la scierie, reste préoccupé par la pérennité de l’emploi dans la région. Bien que des alternatives soient proposées pour certains employés, le stress lié à l’avenir économique demeure. Les travailleurs appréhendent déjà les conséquences d’une fermeture prolongée, qui pourrait entraîner un exode des compétences et des pertes irréversibles pour l’industrie locale.
La nécessité d’une amélioration des relations avec le gouvernement
L’appel à l’autonomie décisionnelle au niveau régional est une demande récurrente. La préfète Lamarche reproche au gouvernement de ne pas comprendre les réalités du terrain et de traiter la situation de manière uniforme, sans tenir compte des spécificités locales. Ce sentiment d’incompréhension accentue les tensions entre les autorités régionales et le gouvernement provincial.
Face à cette situation, les entreprises et les travailleurs du secteur forestier se tournent vers l’avenir avec l’espoir d’une réforme qui pourrait redonner vie à l’industrie et stabiliser les emplois. Les mois à venir seront déterminants pour l’avenir de la scierie de Maniwaki et de l’ensemble de la communauté forestière québécoise.
