Actualité

L’avortement : un droit encore précaire au Canada

Une conférence récente a rassemblé une trentaine de participants pour discuter du droit à l’avortement, organisée par un groupe de défense des droits sexuels à Trois-Rivières. À l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, l’événement avait pour objectif de mettre en lumière l’évolution de ce droit ainsi que les défis qu’il rencontre actuellement.

Malgré son statut légal au Québec, le droit à l’avortement est considéré par certains comme vulnérable. Louise Desmarais, une militante de longue date pour cette cause, souligne que les menaces qui pèsent sur ce droit se sont diversifiées. Les opposants ne se limitent plus aux mouvements religieux de droite, mais incluent également des groupes masculinistes, antiféministes et conservateurs qui militent activement contre l’accès à l’avortement.

Un événement marquant a eu lieu en juin 2024 avec l’organisation d’une première marche pour la vie à Québec. Les participants y ont exprimé leur désir de restreindre les droits des femmes à avorter. Louise Desmarais fait également référence à l’abrogation de l’arrêt Roe c. Wade aux États-Unis, qui renforce l’urgence de maintenir une vigilance accrue au Canada. Elle met en évidence que la menace ne provient pas uniquement de cercles religieux, mais aussi d’un spectre élargi d’opposants.

Les experts s’accordent à dire que l’accès à l’avortement est avant tout un droit fondamental en matière de santé. Pascale Dupuis, sexologue au Centre de santé des femmes de la Mauricie, insiste sur le fait que cet accès est essentiel pour garantir la liberté de choix des femmes en matière de reproduction. Pour elle, assurer cette liberté est crucial, car elle est au cœur des droits humains.

A lire :  Le Festival d'impro délaissé par Québec et Ottawa

### Les disparités régionales dans l’accès aux services d’avortement

Depuis la décriminalisation de l’avortement en 1988 au Canada, le Québec se dote de 56 cliniques et établissements hospitaliers offrant cette procédure. Cependant, l’accès à ces services varie considérablement selon les régions. Alors que certaines régions comme la Mauricie et le Centre-du-Québec disposent de plusieurs points de service, d’autres, comme Québec, souffrent d’un manque d’infrastructures adéquates, avec seulement une clinique d’avortement disponible. Ce manque peut entraîner des délais d’attente de plusieurs semaines pour les femmes cherchant à avorter.

Pour lutter contre ces inégalités d’accès, la ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, a récemment annoncé un plan d’action de 7,5 millions de dollars visant à améliorer la situation. Ce plan répond à la nécessité d’harmoniser l’accès à l’avortement à travers la province et de s’assurer que chaque femme, peu importe sa localisation, puisse avoir accès au service sans obstacle.