Le gouvernement du Québec a récemment exprimé son intention de revoir certaines de ses dérogations à l’Accord de libre-échange canadien. Cette initiative vise à favoriser le commerce intérieur et à alléger les exigences pour certains secteurs.
### Assouplissement des exigences pour les professions réglementées
Un des objectifs notables de cette réforme est d’éliminer les barrières à l’entrée pour des professions comme les directeurs de pompes funèbres et les personnes désirant enregistrer des chevaux de course. Actuellement, ces professions exigent que les candidats aient une résidence dans la province pendant une période déterminée. Avec les nouvelles mesures envisagées, cette exigence de résidence serait abolie, offrant ainsi plus de flexibilité aux professionnels potentiels qui veulent s’établir au Québec.
### Changement pour les courtiers immobiliers
Les courtiers immobiliers, un groupe clé dans le secteur de l’immobilier, bénéficieront également de cette révision. Dorénavant, il ne sera plus nécessaire pour eux de maintenir un bureau physique dans la province pour pratiquer. Cela pourrait encourager davantage de courtiers à opérer à partir d’autres provinces tout en continuant d’offrir leurs services aux Québécois, ce qui pourrait enrichir le marché immobilier local.
### Liberté de résidence pour les membres de la Société des traversiers
De plus, une modification significative concerne la composition du conseil d’administration de la Société des traversiers du Québec. Les membres de ce conseil seront désormais libres de résider à l’extérieur de la province, leur permettant ainsi de recruter des talents potentiels et diversifiés, sans être contraints par une obligation de résidence sur le territoire québécois.
### Perspectives de révision des dérogations complémentaires
Le gouvernement a indiqué que ces cinq suppressions ne seraient pas les seules. Actuellement, le Québec dispose de 36 exemptions au pacte national de libre-échange, et il est envisagé que cette liste puisse encore être réduite. Cette décision fait suite à l’annonce d’Ottawa, qui a déclaré qu’il abolirait une partie substantielle de ses propres exemptions. Ces changements visent à stimuler un environnement commercial plus intégré au Canada, facilitant ainsi le commerce interprovincial.
### Initiative pour la reconnaissance mutuelle des biens
En parallèle, le Québec travaille sur des accords avec d’autres provinces pour établir une reconnaissance mutuelle sur la majorité des biens de consommation, bien que certains secteurs, tels que l’alimentation et le tabac, resteront exclus de ces modifications. Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de simplifier les échanges commerciaux et de favoriser une compétition équitable entre les provinces.
### Collaboration interprovinciale dans le transport
Outre ces mesures, le Québec participe également aux discussions pour établir une entente de reconnaissance mutuelle pour le secteur du camionnage. L’objectif est de synchroniser les règles et réglementations appliquées à travers le Canada. Cette initiative vise à fluidifier les opérations de transport, un secteur vital pour le commerce interprovincial.
### Déclaration du ministre délégué
Christopher Skeete, ministre délégué à l’Économie, a souligné l’importance de ces initiatives dans un contexte économique incertain. Selon lui, encourager le commerce interprovincial est une priorité pour le gouvernement. Il a été précisé que ces nouvelles réglementations visent à construire une économie québécoise plus forte et plus résiliente, tout en respectant l’identité unique du Québec.