Les ateliers de confection de vêtements au Québec connaissent un regain d’intérêt, en particulier dans des secteurs tels que la mode masculine et la production de maillots de bain. Des entreprises, comme le Groupe Ranger, basé à Granby, se démarquent par leur capacité à combiner tradition et innovation en proposant des produits locaux de qualité.
### Un tournant vers la production locale
Le Groupe Ranger, notamment connu pour la fabrication de sacs réutilisables et de sous-vêtements, s’est récemment lancé dans la confection de maillots de bain. Ce faisant, il se positionne comme l’un des rares fabricants canadiens à offrir des maillots créés par la styliste Geneviève Forgues, en collaboration avec une stratégie de développement durable qui inclut l’utilisation de tissus recyclés. Cet engagement envers un processus de production conscient répond à une demande croissante des consommateurs pour des produits locaux authentiques.
### Évolution de l’industrie de la mode
À Bromont, l’Atelier Véronique B se prépare à étendre son offre en lançant une ligne de vêtements pour hommes. Cette initiative émane d’une demande formulée par des clients insatisfaits de l’absence de choix pour la mode masculine fabriquée au Québec. La créatrice, Véronique Beaudoin, souligne l’importance du confort et de l’exclusivité dans ses créations. Chaque collection, limitée à une cinquantaine de pièces par modèle, garantit que les clients reçoivent des vêtements uniques, adaptés à leurs besoins.
### Main-d’œuvre qualifiée : un défi de taille
Le secteur de la confection fait face à une rareté de main-d’œuvre qualifiée. Les fabricants, comme ceux du Groupe Ranger, constatent qu’il est aussi difficile de trouver des couturières que de déceler une aiguille dans une botte de foin. Cela les amène parfois à recourir à des travailleurs étrangers. Cette pénurie souligne la nécessité de former une nouvelle génération de professionnels dans le domaine de la mode.
### Une industrie en expansion
Le milieu de la mode au Québec, selon des données récentes, emploie près de 77 000 personnes, un chiffre qui inclut les postes dans les magasins de vêtements. De ce nombre, environ 20 % sont engagés directement dans la confection. Toutefois, la production de textiles au Canada, notamment des tissus pour vêtements, demeure très limitée. Les entreprises sont généralement contraintes de sourcer leurs matériaux à l’international, ce qui complique leur capacité à devenir totalement autosuffisantes.
### Relocalisation et sensibilisation à l’achat local
La tendance vers la relocalisation des infrastructures de production est en plein essor. Ce mouvement, qui a commencé à prendre de l’ampleur depuis 2015, est attribué à plusieurs facteurs : l’intérêt accru des consommateurs pour les produits locaux, les défis logistiques rencontrés par les entreprises lorsqu’elles fabriquent à l’étranger, et les nouvelles opportunités créées par la nécessité de produire des vêtements médicaux pendant des périodes de crise. Ce changement de cap a engendré la création de milliers d’emplois dans le secteur.
### Initiatives de formation
Pour soutenir cette croissance rapide, des programmes de formation en mode et confection de vêtements sur mesure, comme ceux offerts à l’École des métiers des Faubourgs-de-Montréal, jouent un rôle essentiel dans le développement de compétences. Ces efforts sont cruciaux poursurmonter les défis posés par la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et garantir l’avenir de la confection de vêtements au Québec.