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L’économie canadienne subit sa plus importante baisse d’emplois depuis 2022.

L’économie canadienne connaît un revers majeur

Le Canada a récemment subi sa plus importante perte d’emplois depuis janvier 2022, illustrant des défis économiques croissants. En mars, près de 33 000 emplois ont disparu, ce qui a fait grimper le taux de chômage à 6,7 %, contre 6,6 % en février. Cette situation en déclin est en grande partie liée à l’incertitude provoquée par les droits de douane américains qui commencent à impacteer le marché canadien.

Impact du conflit commercial sur l’emploi

Les conséquences de la guerre commerciale en cours avec les États-Unis se répercutent directement sur l’économie canadienne. Les nouvelles mesures, introduites sous forme de droits de douane sur certaines importations, suscitent des craintes parmi les entreprises, entraînant déjà des licenciements massifs dans le secteur commercial. Selon Tu Nguyen, économiste chez RSM Canada, cette tendance pourrait s’aggraver dans les mois à venir. Certains secteurs, tels que l’automobile, subissent déjà des coupures significatives, avec plusieurs usines réduisant leurs opérations.

Perte d’emplois dans divers secteurs

Les dernières statistiques montrent que le secteur manufacturier a particulièrement souffert, avec environ 7 000 emplois perdus en mars. Les plus frappés sont l’Ontario et l’Alberta, affichant respectivement une diminution de 28 000 et 15 000 postes. Le commerce de gros et de détail a également connu des pertes notables de 29 000 emplois, annulant partiellement les gains observés le mois précédent. En revanche, certains secteurs comme les « autres services » ont créé des emplois, enregistrant une augmentation de 12 000 emplois.

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Prévisions et inquiétudes face à l’avenir

La persistance de cette dynamique baissière pourrait avoir des implications graves pour l’économie canadienne. Claire Fan, économiste principale à RBC, souligne que les tendances actuelles pourraient prolonger la faiblesse du marché de l’emploi. Les droits de douane menacent non seulement les emplois au Canada, mais pourraient aussi compromettre la croissance économique, aggravant ainsi la situation de l’emploi.

Réactions des autorités financières

Dans ce contexte incertain, la Banque du Canada se trouve devant un dilemme délicat. La baisse significative des emplois pourrait pousser la Banque à envisager une réduction de son taux d’intérêt. Actuellement fixé à 2,75 %, une diminution pourrait être à l’ordre du jour lors de la prochaine réunion des décideurs, prévue le 16 avril. Toute action dans ce sens sera scrutée avec attention, notamment pour sa capacité à stimuler l’emploi et soutenir la croissance.

État de la main-d’œuvre au Québec

Au Québec, le chômage a également été affecté par cette tendance, augmentant de 0,4 point pour atteindre 5,7 %. La province, tout en souffrant de pertes d’emplois dans des secteurs clés, observe des mouvements disparates au sein du marché du travail, illustrant la complexité du paysage économique actuel. Le nombre total d’heures travaillées a connu une légère augmentation de 0,4 %, mais cette hausse ne contrebalance pas nécessairement les pertes enregistrées.

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Évolutions salariales et conditions de travail

Malgré la perte d’emplois, les données font état d’une augmentation du salaire horaire moyen de 3,6 % sur une base annuelle, signalant une hausse potentielle dans les compensations pour les travailleurs restants. Cela pourrait néanmoins être un soulagement temporaire face à une pression économique plus vaste qui pèse sur l’ensemble du pays. Les conditions de travail demeurent une préoccupation centrale dans ces temps incertains, à surveiller de près dans les mois à venir.