Une question se pose fréquemment au sujet des projets d’Hydro-Québec : la municipalité régionale de comté (MRC) a-t-elle le dernier mot concernant l’implantation de stations et de lignes de transmission sur son territoire ? Ce sujet est particulièrement pertinent en lien avec la modernisation du réseau électrique à la frontière de Sutton et Lac-Brome.
Le dernier projet d’Hydro-Québec, désigné sous le nom de « Construction du poste de Brome et de sa ligne d’alimentation », soulève des préoccupations et remet en lumière un article paru en 2008 qui affirmait que la MRC Brome-Missisquoi avait interdit certaines infrastructures sur son territoire. Bien que cette déclaration puisse sembler toujours pertinente, il est crucial de nuancer la situation actuelle.
L’encadrement par le schéma d’aménagement
La MRC Brome-Missisquoi, à travers son schéma d’aménagement et de développement (SAD) adopté en 2008, a établi des principes directeurs quant à la densité et à la nature des installations permises sur son territoire. Selon la directrice générale adjointe de la MRC, certaines zones ont été clairement identifiées comme notamment inappropriées pour l’implantation de lignes électriques, particulièrement celles de 120 kV et plus. Les grandes orientations visent surtout à limiter des projets ayant comme objectif l’exportation ou la distribution d’électricité ne desservant pas la population locale.
Protection des paysages et des sites naturels
Le schéma d’aménagement a aussi pour but de protéger les paysages et d’éviter les nuisances visuelles causées par des réseaux majeurs. Après l’adoption du SAD, la MRC a mené diverses études afin de déterminer les territoires à protéger. Par exemple, il a été convenu qu’il serait inacceptable de faire passer une ligne à haute tension à travers des milieux naturels sensibles, tels que les monts Sutton, qui sont des sites prisés tant pour la biodiversité que pour les activités récréatives.
Ces protections s’appliquent spécifiquement à des zones désignées « Conservation (C) », ainsi qu’aux espaces dédiés à la récréation, établissant ainsi des garde-fous contre l’implantation d’installations industrielles pouvant altérer le cadre naturel.
Les spécificités du projet du poste de Brome
Il est important de noter que le projet du poste de Brome est situé en dehors des secteurs protégés, classés comme affectation « récréo-forestière ». La MRC a reçu des précisions d’Hydro-Québec indiquant que le poste ne serait pas implanté dans des zones à forte valeur écologique. Ainsi, même si certaines infrastructures sont interdites dans des zones sensibles, cela ne s’applique pas nécessairement à toutes les parties du territoire.
Cela suggère que, bien que la MRC ait des restrictions en place, elle ne rejette pas systématiquement les projets, surtout lorsque ceux-ci sont conçus pour répondre aux besoins de la population locale. Lorsque des installations contribuent au développement local, une certaine flexibilité peut exister dans l’application du SAD.
Un dialogue ouvert avec Hydro-Québec
Hydro-Québec veille à respecter les particularités des territoires où elle projette son développement. La MRC a confié que si le projet avait visé des areas protégées, elle aurait été prompte à exprimer ses réserves. La communication entre les deux entités semble donc active et constructive, menant à une meilleure compréhension des enjeux.
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Dans ce cadre, la question de la zonage et de la planification urbaine se révèle complexe, mais elle est essentielle pour garantir que le développement énergétique se conjugue efficacement avec la préservation des paysages et du cadre de vie des citoyens. Ainsi, le contexte actuel démontre qu’il existe des voies pour concilier l’essor des infrastructures énergétiques et la protection des écosystèmes locaux.