Une Intensité Croissante à la Frontière entre le Québec et les États-Unis
Lacolle, point névralgique du passage entre le Québec et les États-Unis, est en première ligne face à une montée d’activité ces dernières semaines. Cependant, d’autres postes frontaliers comme celui de l’autoroute 55 à Stanstead demeurent étonnamment calmes. Entre le 1er et le 6 avril, seules deux demandes d’asile y ont été enregistrées, portant le total à 33 depuis janvier, un chiffre en nette diminution comparé aux 55 de l’année précédente.
Infrastructures Prêtes à Répondre aux Afflux
Pour anticiper une éventuelle augmentation soudaine des arrivées, des roulottes ont été mises en place à Stanstead comme salles d’attente temporaires. Malgré l’absence d’un centre de traitement comparable à Lacolle, ces installations permettent une réponse rapide en cas d’afflux massif. L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a renforcé ses opérations en augmentant le personnel et en ajoutant des équipements, ainsi que des locaux temporaires pour faire face aux enjeux d’immigration.
Circonstances Politiques Éclaircissant la Montée des Demandes
La récente hausse des demandes d’asile est directement liée à la fin imminente du programme humanitaire CHNV aux États-Unis. Ce programme offrait la possibilité aux ressortissants de plusieurs nations, dont Cuba, Haïti, le Nicaragua et le Venezuela, de résider temporairement sur le sol américain. La suppression de celle-ci pourrait provoquer le retour de nombreux individus vers des situations de précarité, renforçant l’intérêt pour le Canada comme refuge.
Un Aflow de Demandes d’Asile
Les statistiques indiquent une attention accrue des migrants envers le Canada. En janvier, Saint-Bernard-de-Lacolle avait reçu 560 demandes, chiffres qui ont grimpé à 755 en février et culminé à 1356 en mars. Ce contexte témoigne d’une réalité géopolitique préoccupante et d’un déplacement vers des destinations jugées plus sûres.
Une Tendance À la Baisse Malgré l’Afflux
Bien que le nombre d’arrivées à la frontière terrestre soit en hausse, une contradiction apparaît avec une baisse significative des demandes d’asile dans la province. En effet, les prémices de 2024 montrent une baisse d’environ 46 % des demandes d’asile par rapport au premier trimestre de 2023. Ce paradoxe se renforce avec une diminution des demandes d’asile à l’aéroport, passant de 7690 l’an dernier à seulement 1800 cette année.
Mécanismes de Renvoi et Nouvelles Régulations
L’Entente sur les tiers pays sûrs, récemment élargie à l’ensemble de la frontière terrestre en mars 2023, impose aux demandeurs d’asile de soumettre leur demande au premier pays sûr traversé. Ceux qui proviennent des États-Unis sans justification valable sont donc immédiatement expulsés. Ce processus a déjà conduit au renvoi de 580 personnes vers les États-Unis en quelques semaines, et les prévisions de l’ASFC laissent entendre que ces renvois pourraient continuer d’augmenter dans les mois à venir.
Les Répercussions Économiques et Sociales
L’évolution de la situation à la frontière a des répercussions significatives sur le marché de l’emploi dans la région. Les ressources mobilisées par l’ASFC et d’autres organismes gouvernementaux pour faire face à cette montée de demandes d’asile pourraient impacter d’autres priorités économiques. Parallèlement, les communautés locales doivent s’adapter aux changements et aux besoins croissants des migrants.
Conclusion
La pression monte à la frontière entre le Québec et les États-Unis, avec une dynamique complexe entre l’augmentation des arrivées et la baisse des demandes d’asile. Cette situation soulève de nombreuses questions sur les politiques migratoires et l’avenir des relations entre le Canada et ses voisins du Sud.
