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Mammouth de la santé : Dubé appelle à réduire le nombre de hauts dirigeants chez Santé Québec

Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a récemment exprimé son mécontentement concernant l’organigramme de Santé Québec, pointant du doigt l’existence d’un trop grand nombre de hauts dirigeants. Ce constat, selon lui, doit conduire à une refonte significative des structures de leadership au sein de cette nouvelle instance.

Christian Dubé a martelé son souhait qu’une réflexion soit engagée pour optimiser la hiérarchie des responsables. Il a demandé à la PDG, Geneviève Biron, ainsi qu’au sous-ministre de la Santé, Daniel Paré, de revisiter et d’alléger les organigrammes. Cette demande s’inscrit dans un contexte où les Québécois doivent faire face à des enjeux financiers croissants, et le ministre souligne qu’il existe une limite à la capacité de contribution fiscale des citoyens.

Fardeau des gestionnaires

Le constat est alarmant : malgré la création de Santé Québec et l’affectation de plusieurs responsabilités à cette entité, l’ensemble des structures, y compris le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), se retrouve avec 223 hauts responsables. Cela marque une augmentation de près de 12 % par rapport à la période antérieure à la réforme, ce qui soulève des questions sur l’efficacité des initiatives de réduction des coûts.

La structure de Santé Québec, qui compte autour de 100 hauts dirigeants, a notamment instauré une équipe de sept vice-présidents, équivalente à des sous-ministres. Ce renforcement hiérarchique semble contradictoire avec l’objectif déclaré d’une exécution plus agile et réactive des missions de santé publique.

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Inadéquation de l’équipe dirigeante

Dubé a été explicite : son évaluation de l’organigramme actuel a été loin d’être favorable. Il a révélé avoir exprimé ses préoccupations à Santos Québec concernant la complexité excessive de la direction, insistant sur la nécessité d’une structure plus légère et réactive. Il a ajouté que des ajustements étaient en cours pour corriger cette dérive.

En témoignant de cette volonté de changement, Dubé a mentionné le limogeage du numéro deux de Santé Québec, Frédéric Abergel, un événement qu’il a lié à cette orientation stratégique défaillante.

Réduction des effectifs

Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a également porté un regard critique sur la situation actuelle, jugeant que le nombre de directions dans l’organigramme de Santé Québec était inadapté. Il a observé des ressemblances problématiques avec l’ancienne structure du ministère, ce qui implique une nécessité d’épuration et de rationalisation des postes à l’avenir.

Dubé n’a pas limité ses critiques à Santé Québec. Il a élargi son champ d’action en s’adressant également à son propre ministère, affirmant qu’il y avait encore trop de personnel compte tenu des nouvelles responsabilités restées au MSSS. Ce dernier a pourtant commencé à réduire les effectifs de 40 % dans le cadre de son projet MSSS 2.0, qui vise à recentrer ses fonctions autour de quatre domaines principaux.

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Un autre sujet de préoccupation soulevé par Dubé concerne le projet ambitieux du Dossier Santé Numérique. Ce programme, destiné à centraliser l’information de santé pour les patients et les professionnels, accuse déjà des retards et des dépassements budgétaires. Bien que le ministre reconnaisse qu’il y aura des surcoûts, il affirme que ceux-ci restent « raisonnables » dans le contexte actuel, sans en donner les détails financiers précis.

Le contrat pour ce projet a été attribué à Epic Systems Corporation, et si le déploiement de sa solution s’effectue dans tous les établissements de santé, le coût total pourrait atteindre environ 1,5 milliard de dollars sur une durée de 15 ans.

Débat sur l’efficience

Les préoccupations de Dubé ont été reprises par l’ex-député caquiste Youri Chassin, qui a récemment proposé une motion à l’Assemblée nationale. Celle-ci vise à rappeler l’importance pour le MSSS de maintenir une équipe réduite et agile, conformément à la vision initiale de Santé Québec. La motion, accueillie favorablement par le gouvernement, a été adoptée sans hésitation.

Cette dynamique met en lumière un débat crucial sur l’efficacité de la gestion des ressources en santé au Québec, soulignant la nécessité d’une approche rigoureuse et réfléchie en matière d’organigramme et d’emplois au sein du secteur public.