Le climat se durcit dans les discussions entre le gouvernement du Québec et les directeurs d’établissements scolaires, alors que ces derniers annoncent leur intention d’exercer des mesures de pression à compter de lundi prochain. Ces actions, qui incluent notamment une restriction des heures de communication avec les parents, pourraient avoir des répercussions directes sur la relation entre les familles et les établissements scolaires.
### Communication restreinte avec les parents
À partir de lundi, les directeurs d’écoles annonceront des changements significatifs dans leur manière de communiquer avec les parents. Les retours d’appels et de courriels seront désormais limités aux heures de bureau, soit avant 17h, et il n’y aura aucune réponse en fin de semaine, sauf en cas d’urgence. Cette décision, mise en place par les trois associations représentant les directions d’établissement, vise à intensifier la pression dans le cadre des négociations en cours. Le président de l’Association québécoise du personnel de direction a exprimé des préoccupations face à l’immobilisme des pourparlers, soulignant que ces actions étaient nécessaires pour catalyser le dialogue.
### Réactions des directions d’écoles
Les directeurs déclarent qu’ils ne sont pas encore prêts à affecter les services directs aux élèves, mais ils n’excluent pas la possibilité d’intensifier leur mouvement de contestation si la situation ne s’améliore pas rapidement. Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement, a mentionné que la mobilisation est forte parmi les membres et qu’une grève pourrait être envisagée si aucune ouverture n’était faite au niveau des négociations.
### Revendications des directeurs
Les directeurs d’établissement sont en quête d’améliorations concernant leur rémunération et leur charge de travail, des enjeux majeurs qui ont été au cœur des discussions amenées à la table des négociations. Leur contrat de travail, échoué depuis avril 2023, accentue leur sentiment d’urgence. En moyenne, les directeurs et directrices passent plus de 50 heures par semaine à leur poste. Leurs revendications incluent non seulement un rattrapage salarial, mais aussi des mesures visant à alléger leur charge de travail, afin de rendre les postes de direction plus attractifs pour les enseignants.
### Écart salarial et difficulté de recrutement
Les directeurs et directrices estiment que l’écart salarial actuel entre les enseignants et les membres de la direction est un obstacle majeur au recrutement. Un enseignant expérimenté peut actuellement toucher un salaire plus élevé que celui d’un directeur adjoint nouvellement promu. Cette situation rend la profession moins attrayante pour les éducateurs désireux de poursuivre une carrière en gestion. Les directeurs associent cette anomalie salariale à une diminution considérable des candidatures disponibles pour ces postes clés.
### Réponse du gouvernement et avenir des négociations
Du côté du gouvernement, on assure que les offres sur la table sont équitables et alignées sur celles accordées au personnel syndiqué. Le Conseil du Trésor rappelle qu’il est conscient des enjeux en cours et souhaite travailler vers une meilleure organisation du travail et un accroissement de la main-d’œuvre dans le secteur public. Toutefois, malgré ces déclarations, la tension entre les directions d’écoles et le ministère de l’Éducation continue d’augmenter, laissant entrevoir des développements potentiels dans les jours à venir.
Les mesures de pression adoptées par les directions signalent ainsi une montée des tensions qui pourrait avoir des conséquences significatives sur la gestion des établissements publics au Québec, impactant inévitablement les parents et les élèves. La suite des événements dépendra de la réceptivité du gouvernement face aux préoccupations exprimées par les directions d’écoles.