Le décalage du Québec dans l’application des consignes de recyclage
Le récent élargissement de la consigne au Québec, qui inclut désormais les contenants de plastique de 100 ml à 2 l de boissons prêtes à boire, a été accueilli avec optimisme. Pourtant, le directeur général d’une organisation dédiée à la gestion écologique des déchets souligne que la province doit encore rattraper son retard dans ce domaine crucial. Avec près de 1,5 milliard de contenants supplémentaires mis en circulation pour la consigne, l’espoir est de voir le taux de retour augmenter significativement.
Objectifs ambitieux pour le retour des contenants
Karel Ménard, l’un des responsables du mouvement en faveur de l’écologie au Québec, s’est exprimé sur les attentes autour de cette nouvelle initiative. Il a affirmé que le montant de 10 cents par contenant pourrait inciter davantage de citoyens à retourner leurs bouteilles, et à terme, la province vise un taux de retour de 90 %. Cependant, il a également insisté sur le fait que ce chiffre reste ambitieux et qu’un véritable engagement collectif sera nécessaire pour atteindre cet objectif.
Les lacunes persistantes du Québec
Malgré les avancées récentes, M. Ménard a exposé les faiblesses notables du Québec en matière de consigne et de recyclage. Selon lui, la province se retrouve en retard par rapport à d’autres régions du Canada, en particulier concernant les contenants de verre tels que les bouteilles de vin et les spiritueux. Ce constat est alarmant, car ces types de contenants représentent un défi de taille en matière de gestion des déchets. Actuellement, le Québec et le Manitoba se distinguent comme les deux seules provinces canadiennes à ne pas inclure ces produits dans leur système de consignes.
État des lieux du recyclage et du réemploi
En ce qui concerne les autres contenants, Ménard estime que le Québec est plutôt en phase avec la moyenne nationale en matière de recyclage. Toutefois, il a noté une tendance préoccupante : la disparition progressive des bouteilles en verre au profit des canettes en aluminium, ce qui représente une perte pour le domaine du réemploi. Bien que le recyclage soit une option valable, Ménard met en lumière l’importance de favoriser le réemploi qui réduit également les déchets et économise des ressources.
Accès accru aux points de retour
Pour faciliter la consommation responsable des citoyens, l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons a annoncé que la province met à disposition un réseau de plus de 3500 lieux de retour. Cette initiative comprend des points de retour dans des détaillants participants, ainsi que des lieux spécifiquement dédiés à la récupération des contenants consignés, tels que Consignaction et Consignaction+. Un tel réseau vise à rendre le processus de retour plus accessible et moins contraignant pour les utilisateurs, ce qui est essentiel pour améliorer le taux de retour global.
L’éradication des contenants problématiques
Enfin, M. Ménard a souligné que l’une des priorités devrait être de régler les problèmes soulevés par les contenants en verre, en particulier le vin et les spiritueux. En introduisant des solutions innovantes et en s’inspirant des meilleures pratiques d’autres provinces, le Québec pourrait potentiellement transformer son approche de gestion des déchets et revitaliser son image en matière de développement durable.