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Plus de 200 personnes s’opposent au projet de loi 69 à Chicoutimi lors d’une manifestation.

Samedi après-midi, une mobilisation impressionnante s’est tenue à la Place du citoyen à Chicoutimi, réunissant plus de 200 personnes opposées au projet de loi 69. Ce rassemblement a reflété les inquiétudes croissantes des citoyens concernant une éventuelle privatisation d’Hydro-Québec, un actif qui appartient à la collectivité.

Une législation controversée

Le projet de loi 69 propose de réformer le cadre règlementaire du secteur de l’énergie, supposément pour faire face à l’augmentation de la demande tout en se dirigeant vers la décarbonation de l’économie. Les modifications incluent également une révision des mécanismes de fixation des tarifs de l’électricité. Toutefois, beaucoup craignent que cette initiative n’ouvre la voie à une privatisation progressive des ressources énergétiques.

Des craintes de répercussions sur les consommateurs

Les travailleurs du secteur dénoncent la vente de blocs énergétiques à des coûts réduits pour de grandes entreprises, soulignant que ce type de cession pourrait entraîner des augmentations de tarifs pour les consommateurs résidentiels. L’économiste Pierre-Guy Sylvestre, rattaché au Syndicat canadien de la fonction publique, avertit que ce manque à gagner pourrait se traduire par des hausses de 5 à 8 % sur les factures d’électricité pour les ménages.

Une menace pour l’emploi local

Dany Bolduc, président du Syndicat des employés de métier d’Hydro-Québec pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, a exprimé ses préoccupations concernant les possibles pertes d’emploi si la loi venait à être adoptée. Selon lui, la vente d’actifs pourrait nuire à la tranquillité d’esprit des employés, qui craignent pour leur avenir dans une entreprise qui se trouve sous pression.

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Une voix pour le bien commun

Parmi les manifestants, Lynda Youde, membre du collectif Mères au front, a fait entendre sa voix contre ce qu’elle perçoit comme une menace à des biens communs essentiels. Elle a souligné l’importance de préserver les services publics, tels que l’énergie, qui ont été durement conquis par le passé. Selon elle, remettre en question le contrôle public sur ces ressources n’est pas une option viable.

Mobilisations à travers le Québec

Le mécontentement ne se limite pas à Chicoutimi. D’autres manifestations ont également eu lieu dans plusieurs villes, dont Baie-Comeau, Chibougamau, Montréal, Québec, Rimouski, Rouyn-Noranda, Sept-Îles et Trois-Rivières. Ces actions collectives témoignent d’une opposition généralisée à la proposition de ce projet de loi et à ses implications potentielles pour l’avenir énergétique du Québec ainsi que pour le marché de l’emploi dans la région.