Un nombre croissant d’enseignants envisage de quitter leur poste
Une enquête réalisée par l’Institut de la statistique du Québec révèle une situation préoccupante au sein du personnel éducatif : près de 18% des enseignants envisagent de quitter leur emploi. Cette étude, commandée par le ministère de l’Éducation, a été menée pour examiner la satisfaction au travail du personnel scolaire et identifier les mesures nécessaires pour améliorer la rétention des employés.
Contexte de l’enquête
Entre octobre 2023 et février 2024, près de 10 000 membres du personnel éducatif, incluant des enseignants, des employés de soutien et des professionnels, ont participé à cette enquête. Le climat de cette étude a été fortement influencé par des grèves et des négociations autour des conventions collectives, une période marquée par des inquiétudes croissantes quant aux conditions de travail. Plus de la moitié des répondants étaient des enseignants, ce qui met en lumière les défis spécifiques auxquels cette profession fait face.
Une intention de départ alarmante
Les résultats montrent que 17,8% des enseignants affichent une intention de départ considérée comme « faible ». Ce chiffre devient encore plus alarmant pour les enseignants possédant entre 6 et 20 années d’expérience ou qui travaillent dans des emplois temporaires. Ces groupes expriment une insatisfaction notable face à leurs conditions de travail, souvent caractérisées par des semaines de travail lourdes, dépassant les 41 heures.
Les facteurs de départ
L’enquête révèle divers facteurs qui influencent cette décision de quitter le milieu éducatif. Les enseignants qui ressentent un manque d’autonomie, de soutien social et de compétence sont plus enclins à envisager un départ. De plus, ceux qui éprouvent un fort sentiment d’impuissance au travail se retrouvent aussi dans cette dynamique. Ces constatations sont également valables pour le personnel de soutien, qui ressent des tensions similaires au sein de leur environnement de travail.
Amélioration des conditions de travail
Simon Viviers, professeur à l’Université Laval et expert en ressources humaines dans le secteur éducatif, souligne l’urgence d’améliorer les conditions de travail. Selon lui, il est essentiel de permettre au personnel scolaire de ressentir une satisfaction face à la qualité de leur travail. Malgré quelques avancées, telles que l’intégration de milliers d’aides à la classe dans les écoles primaires, les délais de réformes ne suffisent pas à apaiser l’insatisfaction croissante des enseignants, notamment dans les niveaux secondaires.
Perspectives futures
L’enquête sera renouvelée en 2025-2026, ce qui permettra d’évaluer l’évolution de la situation dans le contexte des nouvelles conventions collectives. Cependant, Simon Viviers s’inquiète de l’impact d’une austérité budgétaire persistante sur le réseau éducatif, affirmant que cette situation risque d’aggraver les problèmes actuels plutôt que de les résoudre. Les résultats de cette étude viennent donc alimenter une réflexion plus large sur la manière de soutenir et de fidéliser le personnel éducatif face à des défis croissants.