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Psychologue en santé : Écartée d’un poste, mais sollicitée pour un contrat de sous-traitance

Une psychologue à la recherche d’emploi dans le secteur de la santé publique a récemment reçu une offre inattendue : un contrat de sous-traitance payant 125 $ de l’heure pour des consultations à distance. Louise, un pseudonyme pour préserver son anonymat, a soumis sa candidature à plusieurs postes dans le réseau de la santé, mais sans succès. Bien que sa région souffre d’un manque significatif de professionnels, elle n’a pas réussi à décrocher d’emploi stable.

La proposition reçue du CISSS de la Montérégie-Centre, situé à une certaine distance de son domicile, lui a été présentée avec des conditions séduisantes. Elle pouvait travailler depuis chez elle et avoir une certaine flexibilité dans le choix de sa clientèle. Louise a été surprise par le processus d’embauche, qui ne devait pas inclure d’entretien formel. L’unique question posée concernait son numéro de permis, ce qui l’a amenée à se demander si ce processus reflétait vraiment les standards du réseau public.

Travailler au sein du réseau public lui aurait procuré un revenu beaucoup moins intéressant, avec un salaire approximatif de 40 $ de l’heure. Malgré ses préférences pour un emploi régulier, Louise se rend compte qu’elle pourrait s’habituer à ce nouveau cadre professionnel.

Des préoccupations émergent autour de cette pratique de sous-traitance, qui évoque le modèle des agences de recrutement, bien que, dans ce cas, les psychologues soient directement recrutés par les employeurs. Ce changement a été introduit par le ministère de la Santé durant la pandémie pour améliorer l’accès à des services en santé mentale et répondre à l’augmentation des listes d’attente. Les contrats signés avec les psychologues dureront jusqu’en mars 2026, et aucun poste permanent n’est censé être supprimé dans le réseau.

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Cependant, la Coalition des psychologues du réseau public québécois exprime ses inquiétudes. Depuis l’application de mesures d’austérité visant à réduire le budget du réseau de la santé de 1,5 milliard de dollars, plusieurs suppressions de postes ont été signalées, que ce soit pour des postes vacants ou déjà occupés. Ces suppressions concernent des psychologues, et la présidente de la coalition a précisé que les suppressions sont un phénomène bien plus large que ce qui a été rapporté.

En 2022, seulement 20 % des psychologues étaient employés par le réseau de la santé, tandis que 47 % évoluaient dans le secteur privé. Les autres occupaient des postes académiques ou de supervision. Malgré les efforts en faveur du secteur public, les besoins en santé mentale restent énormes, notamment pour les jeunes souffrant de troubles divers ou pour des patients confrontés à des situations médicales critiques.

Une autre psychologue de la Montérégie a également exprimé son étonnement face à cette offre de contrat, d’autant qu’elle-même fait face à une réduction de ses heures de travail et à des difficultés pour trouver un emploi dans son secteur. Elle a eu l’occasion de bénéficier d’une bourse de rétention accordée par le gouvernement pour l’inciter à terminer ses études, mais aujourd’hui, elle se retrouve sans opportunités en santé mentale dans sa région.

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