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Psychologue en santé : refus d’embauche, mais opportunité de sous-traitance retrouvée

Une psychologue, en quête d’un emploi dans le secteur public de la santé, a récemment été surprise de se voir proposer un contrat de sous-traitance à des conditions très avantageuses. En effet, le travail à distance, rémunéré à 125 $ de l’heure, a suscité à la fois de la curiosité et de l’inquiétude.

### Une quête d’emploi difficile

Après plusieurs années à postuler pour des postes au sein du réseau de la santé québécois, Louise (prénom fictif) a trouvé porte close. Malgré les besoins clairs et pressants dans sa région en matière de soins psychologiques, elle n’a pas réussi à décrocher un emploi stable. Ce manque d’opportunités est particulièrement frustrant dans le contexte actuel, où la demande de services en santé mentale est en forte augmentation.

### Une offre inattendue

Récemment, le CISSS de la Montérégie-Centre, qui est basé loin de sa résidence, l’a sollicitée avec une proposition alléchante : travailler depuis chez elle, avec une grande flexibilité concernant la clientèle, et un salaire fortement supérieur à ce qu’elle aurait gagné dans le secteur public traditionnel. Louise, qui s’attendait à une procédure classique de recrutement avec entretiens, a été étonnée de ne passer aucun test et d’avoir seulement à fournir son numéro de permis.

### Une rémunération révélatrice

Alors que les psychologues travaillant dans le réseau public touchent généralement environ 40 $ de l’heure, la proposition de sous-traitance de 125 $ de l’heure est indéniablement séduisante. Même en tenant compte des avantages sociaux et du fonds de pension qu’un emploi régulier pourrait offrir, la différence de salaire est frappante. Malgré son intérêt pour un poste permanent, Louise admet que cette nouvelle situation pourrait s’avérer attrayante à long terme.

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### Comparaison avec le secteur des agences

Cette situation rappelle les pratiques des agences de placement, qui sont souvent critiquées par le réseau de la santé pour leur rôle dans l’embauche de personnel temporaire. Toutefois, une particularité subsiste : les psychologues sont directement embauchés par les employeurs sous contrat, ce qui les distingue des infirmières et des préposés aux bénéficiaires traditionnellement liés à des agences.

### Contexte de la pandémie

Suite à la pandémie, des initiatives ont été mises en place par le gouvernement pour accroître la capacité d’intervention face aux listes d’attente dans le domaine de la santé. Le programme initié par le ministère de la Santé en santé mentale vise à intégrer des psychologues et des thérapeutes dans un système qui avait déjà été surchargé. Cet effort illustre un changement dans la gestion des ressources en soins psychologiques, avec des contrats prévus pour aller jusqu’en mars 2026.

### Inquiétudes croissantes

Néanmoins, l’augmentation du recours à la sous-traitance soulève des préoccupations au sein de la Coalition des psychologues du réseau public québécois. Des compressions budgétaires récentes ont conduit à des suppressions de postes, même pour des psychologues déjà en poste. La présidente de cette coalition a soulevé des inquiétudes quant à la pérennité des services de santé mentale dans le réseau public, surtout alors que les besoins en soins augmentent.

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### Un système en crise

Statistiques indiquent que seulement 20% des psychologues opèrent dans le réseau public, tandis que près de la moitié choisissent de travailler dans le secteur privé. Ce déséquilibre est préoccupant, surtout en période de fortes demandes, notamment pour des populations vulnérables. Les difficultés rencontrées par une psychologue de la Montérégie, qui témoigne de la réduction de ses heures de travail malgré une bourse de rétention, renforcent l’idée que le système traverse une crise profonde.

### Attentes et réalités conflictuelles

Les attentes des psychologues en matière de stabilité d’emploi et de reconnaissance professionnelle se heurtent à la réalité de la sous-traitance. Ce système laissse entrevoir des enjeux qui pourraient influencer durablement le paysage de la santé mentale au Québec, tout en interrogeant l’équilibre entre le travail autonome et le soutien institutionnel.