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Réduction des effectifs dans les services d’accompagnement pour les personnes adoptées au Québec

Le Québec se prépare à des changements significatifs dans ses services d’accompagnement pour les personnes adoptées, alors que des décisions récentes indiquent la réduction importante des effectifs dans les postes dédiés à la recherche des antécédents familiaux. Cette décision intervient à un moment crucial où la demande d’information sur la généalogie et les liens familiaux est en forte hausse, en particulier depuis l’introduction d’une nouvelle législation.

Réduction soudaine des effectifs

À partir du début du mois d’avril 2025, 17 postes liés à la recherche des antécédents familiaux seront supprimés dans quatre centres de santé et services sociaux au Québec. Ces coupes illustrent un tournant inattendu pour les employés, qui avaient été en majorité recrutés quelques mois plus tôt, en juin 2024, pour répondre aux besoins croissants d’information émanant des personnes adoptées. Les intervenants de terrain avaient été formés pour faciliter l’accès aux informations concernant les parents biologiques, rendant ainsi le processus de recherche plus accessible.

Un climat de perplexité parmi le personnel

Ariane*, une des employées concernées, témoigne des circonstances entourant ces réductions. Bien que consciente que son contrat était temporaire, elle n’avait pas anticipé une annonce de coupes aussi rapide après son embauche. Ce retournement est d’autant plus pertinent pour les personnes adoptées, qui, depuis des décennies pour certaines, attendent des réponses qui pourraient les aider à se reconnecter avec leurs racines familiales. Le traitement de dizaines de dossiers simultanément sera désormais compromis, de nombreux cas nécessitant des mois de recherches en raison de la complexité de la traçabilité des ancêtres.

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L’urgence d’une réponse pour les usagers

Les conséquences de ces coupes sur les usagers sont indéniables. Beaucoup de personnes adoptées, qui ont maintenant vieillies, ressentent une inquiétude palpable à l’idée de ne jamais découvrir l’identité de leurs parents biologiques avant qu’il ne soit trop tard. Caroline Fortin, présidente d’une association active dans ce domaine, souligne la déception des adoptés face à ces coupures dans un contexte où la nouvelle législation avait suscité de l’espoir et une perspective d’accès à l’identité familiale.

Les statistiques en réflexion

Depuis la mise en vigueur de la loi, les demandes d’accès aux informations ont été nombreuses. Cependant, le ministère de la Santé et des Services sociaux, tout en renseignant que 1006 dossiers avaient été enregistrés dans un pôle de recherche spécifique, n’était pas en mesure de fournir une évaluation globale des demandes reçues dans la province, ce qui traduit un manque de transparence dans la gestion des ressources face à une demande croissante.

Un tableau des coupes détaillé

Le tableau des coupes prévues met en lumière les impacts spécifiques sur les différents pôles de recherche. Au CISSS de la Capitale-Nationale, 10 des 19 postes seront abolis, tandis que le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal perdra 4 de ses 11 employés. La Montérégie-Est verra la suppression de 3 postes, laissant seulement un pôle, celui du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, intact. Cette répartition des coupes remet en question l’efficacité de la stratégie déployée pour répondre aux besoins croissants des personnes adoptées en quête d’identité.

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Réactions des organismes concernés

Les organismes locaux, bien que soulagés de maintenir un certain nombre de leurs effectifs, affirment que ces ajustements sont nécessaires pour correspondre à l’évolution des demandes. Alors que certaines coupes reflètent un retour à une situation normale après une période de transition, cela soulève des interrogations sur la pérennité des ressources allouées à ce secteur essentiel pour les personnes adoptées.

Le rôle crucial de la recherche sur les antécédents familiaux

La recherche des antécédents familiaux est un processus délicat qui nécessite du temps et de l’expertise. Les intervenants doivent naviguer à travers une multitude de dossiers complexes, souvent en relation avec des informations de plusieurs décennies. Leur travail est d’autant plus vital dans un contexte où le passé des familles adoptives est souvent entaché d’incertitudes et de faux noms, compliquant ainsi les recherches et prolongeant l’attente pour ceux qui cherchent désespérément à établir des liens avec leur histoire familiale.