La fermeture de deux usines de Chantiers Chibougamau en raison des tarifs et de l’incertitude économique, laissant 200 travailleurs sans emploi.
Chantiers Chibougamau a récemment annoncé la fermeture définitive de ses deux usines situées à Val-d’Or, en Abitibi, une décision qui entraîne la perte immédiate de 200 emplois. Cette mesure radicale est attribuée à l’«incertitude économique mondiale», selon les déclarations du vice-président aux affaires corporatives, Frédéric Verreault. Les usines, qui produisaient principalement du bois d’œuvre destiné au marché américain, avaient été acquises l’automne dernier de l’entreprise Interfor pour 16 millions de dollars.
Des défis économiques croissants
La direction de Chantiers Chibougamau a justifié sa décision par divers facteurs incluant des volumes de ressources naturellement réduits en raison des incendies de forêt qui ont touché la région en 2023, des coûts de production en hausse et des prix de revente du bois d’œuvre peu compétitifs. Ces éléments, combinés à des droits de douane américains de 14,5 % qui pourraient être augmentés dans un avenir proche, rendent la reprise des activités économiques dans ces usines insoutenable.
Espoirs d’une relance déçus
Les usines de Val-d’Or, qui étaient désactivées au moment de leur acquisition, étaient en attente d’une relance qui n’a jamais eu lieu. Ces installations devaient permettre de revitaliser un secteur déjà fragilisé. La situation met en lumière les vulnérabilités structurelles du secteur forestier québécois, comme l’ont souligné les syndicats, tels que CSN et Unifor, qui représentent les travailleurs.
Un appel à l’action pour le secteur forestier
Les syndicats, dans leurs déclarations, ont exprimé leur préoccupation face à cette annonce. Unifor a souligné que cette décision met en exergue la nécessité urgente d’un changement dans la stratégie de développement de l’industrie forestière du Québec. Le directeur général d’Unifor, Daniel Cloutier, a appelé le gouvernement provincial à adopter une approche novatrice, impliquant toutes les parties prenantes pour garantir un avenir durable à l’industrie forestière.
Une lueur d’espoir à Matagami
Malgré cette fermeture, Chantiers Chibougamau a également annoncé la reprise des activités de sa scierie de Matagami, prévue pour le 22 avril. Contrairement aux usines de Val-d’Or, celle de Matagami bénéficie d’une intégration aux besoins de production de bois d’ingénierie et de coproduits de pâte, ce qui lui permet de redémarrer ses activités avec un soutien accru. Environ une centaine de travailleurs étaient employés dans cette scierie avant qu’Interfor ne la ferme.
De plus, la société a proposé à une trentaine d’anciens employés-cadres des usines de Val-d’Or de rejoindre ses équipes dans d’autres fonctions. Pour soutenir son développement, Chantiers Chibougamau a reçu une aide financière de 7,5 millions de dollars de la part du gouvernement provincial, soulignant l’importance de l’intervention gouvernementale pour le secteur.