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Travailleurs temporaires étrangers : une réalité préoccupante mais différente

L’impact des quotas sur les travailleurs étrangers temporaires

Dans le contexte actuel du marché de l’emploi au Québec, la réduction des quotas pour les travailleurs étrangers temporaires a suscité une vive inquiétude. Cette décision du gouvernement a des répercussions significatives sur l’économie des régions, notamment en Chaudière-Appalaches. Les élus locaux et les acteurs économiques redoutent les conséquences d’une telle mesure.

Un secteur en souffrance

Suite à une consultation menée par la Table régionale des élus municipaux de la Chaudière-Appalaches et Chaudière-Appalaches Économique, il a été constaté que plus de 4 600 travailleurs étrangers temporaires sont employés par les entreprises de la région. Ces travailleurs représentent environ 8 % de l’ensemble des salariés, dont une part significative se trouve sur le territoire de la MRC de Lotbinière. Avec l’annonce d’une baisse des quotas de 20 % à 10 % pour les postes à bas salaire, les entreprises locales craignent une perte de main-d’œuvre essentielle.

Une réévaluation annuelle des impacts

Les nouvelles directives gouvernementales incluent également un changement dans la révision des évaluations d’impact sur le marché du travail. Au lieu d’une réévaluation tous les deux ans, celle-ci sera désormais annuelle. Cette mesure soulève des préoccupations parmi les entreprises, qui s’inquiètent des implications sur leur capacité opérationnelle et de la nécessité de compenser le départ éventuel de travailleurs expérimentés.

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Des voix s’élèvent

Des représentants comme Daniel Turcotte, maire de Val-Alain, soulignent l’inadéquation des règles à la réalité spécifique de la région. Avec un taux de chômage parmi les plus bas du Québec, la Chaudière-Appalaches fait face à une demande élevée pour certains postes. Les règles actuelles ne tiennent pas compte des particularités du marché local, ce qui pourrait entraîner des fermetures de quarts de travail et des réductions d’effectifs.

Les implications économiques alarmantes

Les résultats du sondage révèlent que si les quotas maintiennent leur niveau actuel jusqu’en 2026, environ 1 273 travailleurs pourraient être mis à pied. Une portion importante de ces individus sont des immigrants qui se sont installés dans la région avec leurs familles, créant ainsi un enjeu social et économique. Plus de 40 % des entreprises expriment la crainte de perdre des contrats, ce qui pourrait se traduire par des pénalités financières allant jusqu’à 10 millions de dollars.

Le témoignage des acteurs économiques

Daniel Turcotte met également en lumière les efforts déployés par les entrepreneurs pour intégrer ces travailleurs étrangers dans leur modèle économique, en construisant des logements et en adaptant leurs services. Ces investissements dans l’accueil et l’intégration des travailleurs étrangers risquent d’être compromettus par les nouvelles restrictions, menaçant ainsi la stabilité économique de la région.

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Des décisions qui impactent l’ensemble de l’économie

Les élus de la Chaudière-Appalaches s’inquiètent d’un effet domino potentiel sur l’économie régionale. Un marché du travail dynamique nécessite un équilibre entre la demande d’emploi et l’offre disponible. La réduction des travailleurs disponibles amplifie cette problématique, mettant en péril non seulement les entreprises, mais aussi l’ensemble des services sur le territoire.

Des solutions recherchées

Face à cette crise potentielle, les élus appellent le gouvernement fédéral et provincial à collaborer pour assouplir les règles autour des travailleurs étrangers temporaires et à rétablir les quotas à 20 %. Ils plaident également pour une réévaluation moins fréquente des impacts sur le marché du travail, afin de soutenir les entreprises locales qui font face à des défis uniques.