Un rapport récent d’une organisation humanitaire met en lumière les conditions de travail difficiles et l’exploitation des femmes palestiniennes dans les colonies israéliennes en Cisjordanie. La situation révèle une dépendance économique croissante des Palestinien·nes envers le marché du travail israélien, accentuée par des politiques étatiques qui fragilisent l’économie locale depuis plusieurs décennies.
### Une Réalité Alarmante
L’accès des femmes palestiniennes au marché du travail israélien a nettement augmenté ces dernières années, alors que cette dynamique était historiquement dominée par les hommes. Les chiffres montrent un bond significatif : la proportion de femmes travaillant dans les colonies illégales est passée de 0,7 % en 2018 à 3,4 % en 2024. Actuellement, plus de 6 500 femmes sont employées dans ces colonies, principalement dans les secteurs agricoles et manufacturiers.
### Un Environnement de Travail Précaire
Le travail dans ces colonies s’accompagne de conditions précaires et de risques accrus d’exploitation. Environ 65,5 % des femmes actives dans ce milieu gagnent moins de 100 shekels (environ 39 dollars canadiens) par jour, bien en dessous du salaire minimum en Israël, qui est de 271 shekels. La majorité des femmes signalent des journées de travail longues et irrégulières, contribuant à leur épuisement. Plus alarmant encore, près de 94 % d’entre elles n’ont pas de contrat formel, les rendant vulnérables face aux abus et violations de droits.
### Des Conditions de Vie Inacceptables
Les témoignages de ces travailleuses sont révélateurs de la dureté de leur quotidien. Un nombre significatif d’entre elles se plaignent de travailler dans des environnements insalubres, exposées à des substances dangereuses sans aucune protection adéquate. De plus, beaucoup ne bénéficient pas d’une couverture de santé ou d’une assurance en cas d’accident, augmentant leur exposition à des injustices telles que le vol de salaires, la discrimination, et les violences fondées sur le genre.
### Une Économie Sous Pression
Les femmes palestiniennes ne choisissent pas de travailler dans ces colonies par désir, mais par contrainte économique. Le marché du travail local ne leur offre que peu ou pas d’alternatives viables. En conséquence, 60 % d’entre elles expliquent que leurs revenus constituent la principale source de revenu familial. Cette dépendance économique envers le marché israélien s’est intensifiée, rendant les travailleuses de plus en plus vulnérables aux changements politiques, comme la révocation des permis de travail par Israël en réponse aux conflits récents.
### Les Conséquences de la Conflit
L’impact du conflit sur l’économie palestinienne depuis octobre 2023 est dévastateur. Les suppressions massives de permis ont engendré un taux de chômage avoisinant les 32 %, affectant sévèrement les familles qui dépendent des revenus de ces travailleuses pour survivre. Parallèlement, la pauvreté a doublé, atteignant un taux alarmant de 28 %. Cette dynamique de dépendance crée un cycle de précarité et d’exploitation, où les Palestinien·nes doivent choisir entre des conditions de travail extrêmement difficiles et l’exode économique.
### Une Stratégie de Contrôle
Cette situation économique n’est pas le fruit du hasard; elle est ancrée dans une stratégie systématique visant à éroder les structures économiques palestiniennes. Les politiques israéliennes, telles que l’expansion continue des colonies et les restrictions d’accès aux ressources, contribuent à créer un environnement où le développement économique palestinien est étouffé. Les travailleuses palestiniennes, en cherchant désespérément des opportunités, se retrouvent piégées dans un système qui favorise l’exploitation plutôt que le développement.
### L’Avenir à la Croisée des Chemins
Cette réalité complexe implique une crise humanitaire en plein essor, où de nombreuses Palestiniennes se retrouvent contraintes de choisir entre un travail exploité dans des colonies israéliennes ou un exil économique. Il devient crucial d’éveiller les consciences sur les injustices que vivent ces femmes et de revendiquer des alternatives économiques viables qui puissent réellement soutenir le développement des sociétés palestiniennes.