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Trois jours de grève dans cinq traversées de la Société des traversiers du Québec

Les officiers de navigation et mécaniciens de la Société des traversiers du Québec sont en grève depuis ce dimanche matin. Cette grève de trois jours a débuté à 6 h et se poursuivra jusqu’à 19 h le mardi 25 mars. Elle touche plusieurs traverses importantes, notamment celles reliant Québec à Lévis, Matane à Baie-Comeau et Godbout, ainsi que Tadoussac à Baie-Sainte-Catherine, L’Isle-aux-Coudres à Saint-Joseph-de-la-Rive et Sorel-Tracy à Saint-Ignace-de-Loyola.

Les raisons de ce débrayage sont liées à des conditions de travail jugées dégradantes. Selon les représentants du syndicat, les officiers n’ont pas eu de contrat de travail depuis deux ans et n’ont pas bénéficié d’augmentation salariale depuis plus de trois ans. Les négociations actuelles sont bloquées, en particulier sur les questions d’augmentation salariale et de sous-traitance, amenant les travailleurs à faire valoir leurs droits à travers cette grève.

### Impact de la grève sur les services

Des lignes de piquetage seront mises en place par le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, et ce, de 7 h à 17 h pendant les trois jours de grève. Malgré ce mouvement social, certains services essentiels seront maintenus pour deux traverses spécifiques.

Pour la traverse Tadoussac/Baie-Sainte-Catherine, un navire assurera des départs toutes les deux heures entre 22 h et 7 h, avec des périodes de départs plus fréquentes durant la journée. Concernant la liaison L’Isle-aux-Coudres/Saint-Joseph-de-la-Rive, des départs en alternance sont prévus tout au long de la période de grève, bien qu’avec des horaires réduits.

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### Contexte des revendications

Les revendications des officiers reposent sur un constat d’inégalités salariales. Un syndicat a révélé que les travailleurs de la STQ touchent 10 $ de moins par heure que leurs homologues occupant des postes similaires dans d’autres régions du Québec. Ce hiatus salarial exacerbe les frustrations concernant les difficiles conditions de travail.

La grève est inscrite dans une stratégie plus large, avec un mandat de 10 jours de grève voté en juin 2024. Avant cette action, deux journées de grève avaient déjà été utilisées l’été dernier, rendant la situation particulièrement tendue.

### Conditions de travail et sentiment de mécontentement

Selon un communiqué du syndicat, les officiers expriment une frustration croissante face à leur situation. Leur porte-parole a déclaré : “Nous avons été patients, mais il arrive un moment où il faut se faire entendre.” Les officiers se sentent piégés par des négociations stagnantes et affirment que le gouvernement devrait intervenir pour faciliter un règlement.

En outre, une analyse approfondie des conditions de travail a révélé des problèmes persistants non seulement en matière de rémunération, mais aussi sur la gestion de la sous-traitance. Cette dernière est perçue comme une menace pour l’emploi des travailleurs à bord des traversiers.

### Autres perturbations des services de transport

En parallèle de la grève, la traverse Québec-Lévis fait face à des interruptions dues à des travaux de maintenance. Ces dernières auront un impact majeur sur les usagers, car le service sera exclusivement piéton jusqu’au 16 avril, entraînant l’impossibilité pour les véhicules d’accéder à la traversée.

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Les travaux, qui concernent les rampes d’embarquement, se poursuivront jusqu’à la mi-avril, ce qui complique davantage la situation pour les utilisateurs. Un tarif réduit sera appliqué pour des billets piéton durant cette période, mais les usagers en fauteuil roulant ou utilisant des véhicules adaptés ne pourront pas accéder au service en raison de préoccupations de sécurité liées aux aménagements temporaires.

### Appels à l’action

Face à ces circonstances, les représentants syndicaux incitent le gouvernement à “débloquer les mandats nécessaires” pour résoudre le conflit qui perdure. Les officiers, de leur côté, rappellent que l’accès à un service public de qualité et équitable dépend de la reconnaissance de leurs droits et de l’urgence à trouver un terrain d’entente satisfaisant.