Une entreprise française bénéficiant d’un soutien gouvernemental met fin à son activité
La multinationale française Saint-Gobain, qui a récemment reçu une assistance financière du gouvernement du Québec, a annoncé la fermeture de son usine de revêtements de bois à Terrebonne. Cette décision a eu pour conséquence directe le licenciement de 67 employés, tous déjà engagés dans cette usine, anciennement sous l’enseigne Kaycan.
Réaction officielle de la société
Peter Clark, responsable des relations publiques pour l’Amérique du Nord chez Saint-Gobain, a confirmé les nouvelles à un média local via une agence de communication. Selon un communiqué, la société a décidé de quitter le marché du revêtement extérieur en bois d’ingénierie, une production qui se faisait sur ce site depuis des décennies. Bien que la société décrive cette décision comme « difficile », elle affirme s’engager à accompagner ses employés dans cette transition en leur offrant des indemnités de départ et un soutien pour la recherche d’emploi.
L’historique de l’usine
L’usine de KWP Products à Terrebonne a une longue histoire, ayant été précédemment exploitée par Kaycan, un fabricant québécois dont Saint-Gobain a acquis toutes les activités pour 1,2 milliard de dollars en 2022. À l’origine, Kaycan a été fondée en 1974 par la famille Dubrofsky et employait plus de 1300 personnes dans plusieurs usines. Il y a une douzaine d’années, Kaycan a investi davantage dans ses installations avec un agrandissement significatif, soutenu par une aide de 1,2 million de dollars du gouvernement du Québec.
Les implications pour la main-d’œuvre
Les répercussions de cette fermeture se font sentir auprès de la main-d’œuvre locale. À l’heure actuelle, Saint-Gobain se concentre sur l’offrir un soutien adéquat aux anciens employés, mais le licenciement de près de 70 travailleurs représente un coup dur pour la région. L’entreprise, bien qu’étant un acteur majeur dans l’industrie de la construction avec 160 000 employés répartis dans 76 pays, semble se restructurer face aux évolutions du marché.
Une expansion controversée
Saint-Gobain est également propriétaire de CertainTeed, qui a une usine à Sainte-Catherine. Cette installation a été critiquée par le passé en raison de son impact environnemental, ce qui soulève des questions sur les pratiques de l’entreprise en matière de durabilité et de responsabilité sociale. L’État du Québec, en parallèle, a accordé d’importantes subventions, comme une aide de 40 millions de dollars pour le développement durable.
Des acquisitions stratégiques
En 2023, la situation s’est intensifiée avec l’acquisition de BP Canada, un autre fabricant, pour 1,3 milliard de dollars. Cette stratégie d’expansion, bien qu’ambitieuse, n’est pas sans risques, surtout lorsque l’on considère l’impact sur l’emploi dans un contexte économique fragile.
Investissements et développement
À la lecture des rapports financiers, la Caisse de dépôt et placement du Québec a considérablement augmenté sa participation dans Saint-Gobain, détenant maintenant près de 2,4 millions d’actions, ce qui suscite des interrogations sur le soutien accordé à une entreprise actuellement en déclin sur le marché local.
L’évolution du marché boursier
Au début de l’année 2025, Saint-Gobain a cependant connu une appréciation de son action de plus de 10 % à la Bourse de Paris. L’entreprise semble donc naviguer des eaux tumultueuses en cherchant à équilibrer ses performances financières avec la réalité de la fermeture d’installations et l’impact sur ses employés.
Une histoire à suivre de près dans le secteur du travail, alors que les conséquences de cette fermeture continueront d’influencer l’économie locale et les décisions d’investissement à venir.