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«Une omnipraticienne abandonne la pratique médicale pour ne plus facturer ses patients»

Une praticienne en santé mentale choisit de quitter sa profession par désespoir

Une omnipraticienne spécialisée en santé mentale a pris la décision douloureuse de quitter sa pratique médicale après 15 ans passés dans le secteur privé. Ce départ est motivé par son refus de faire « payer » ses patients et par un profond désaccord avec ce qu’elle désigne comme la « médecine express » qui caractérise le système public de santé.

Un parcours marqué par le désespoir

Au cours d’un entretien accordé à une station de radio locale, Dre Marilou Sauvé a partagé son expérience qui l’a conduite à travailler dans le privé. À l’origine, elle avait recherché des opportunités au sein du secteur public, mais face à un manque de places disponibles près de chez elle, elle n’a eu d’autre choix que d’opter pour le privé. Récemment, elle a tenté de réintégrer le système public, mais ses efforts se sont révélés infructueux. Sa réalité actuelle l’a poussée à exprimer son refus de continuer à exercer dans un cadre qui impose des frais aux patients.

Une critique acerbe de la bureaucratie

Dre Sauvé a également mis en lumière les nombreux obstacles rencontrés dans le cadre de son activité. Elle a souligné les lourdeurs bureaucratiques et la structure de facturation qu’elle ne désire plus soutenir. Les patients, selon elle, ne réalisent pas vraiment pourquoi les médecins se tournent vers le privé. Elle estime que ceux qui critiquent ce choix ne comprennent pas les défis auxquels les professionnels de la santé sont confrontés. Pour elle, beaucoup de médecins choisissent cette voie simplement parce qu’ils ne parviennent pas à fournir la qualité de soins nécessaire dans le système public, où la pression du temps et le mode de rémunération peuvent nuire à l’efficacité du traitement.

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Des conditions de travail préoccupantes

Les conditions de travail actuelles sont une source d’inquiétude pour Dre Sauvé. Au Québec, elle fait valoir qu’un médecin de famille doit inscrire des patients pour assurer son revenu, ce qui peut mener à des consultations de courte durée, parfois de seulement 15 minutes, pour des cas qui mériteraient davantage d’attention. La praticienne déplore ce rythme effréné qui ne permet pas de véritablement prendre soin de la santé des patients.

À la recherche de soins de qualité

Dre Sauvé aspire à un modèle de médecine où les praticiens peuvent investir le temps nécessaire pour traiter des cas complexes, qui requièrent une approche personnalisée. Elle confie que son intérêt pour des situations médicales difficiles et lourdes nécessite un engagement en profondeur, difficilement compatible avec la logique actuelle du traitement rapide des patients.

Un avenir incertain pour ses patients

Cette décision de quitter la pratique médicale a été empreinte d’émotion pour Dre Sauvé, qui a annoncé sa intention de travailler pour une entreprise de consultants en santé mentale. Elle se sent obligée de faire ce choix difficile, qu’elle considère inéluctable, car elle n’est plus en mesure de soutenir financièrement des patients pour les soins qu’ils méritent. Elle exprime une profonde inquiétude pour ses patients, en particulier ceux avec des problèmes psychiatriques qui nécessiteront un suivi approprié. Elle redoute qu’ils se retrouvent en situation de détresse, se heurtant aux difficultés d’accès à des services de santé mentale adaptés.

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