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Unis pour préserver la francisation dans les Centres de services scolaires

La crise de la francisation au Québec : une urgence sociale à adresser

L’accès à l’apprentissage du français, essentiel pour l’intégration des nouveaux arrivants, se heurte à une crise qui perdure depuis plusieurs mois, rendant la situation dramatique pour des milliers de personnes. Cette situation préoccupante touche également de nombreux enseignants qui se retrouvent plongés dans l’incertitude professionnelle.

Réductions des services dans les centres de francisation

La situation dans les Centres de services scolaires (CSS) est alarmante. Les récentes réformes ont engendré la fermeture de nombreuses classes, repoussant 13 000 apprenants qui commençaient tout juste à acquérir des compétences linguistiques de base. Actuellement, 36 000 personnes figurent sur la liste d’attente, témoignant d’un engorgement critique. L’organisation chaotique des cours se traduit par des affectations inappropriées et des classes mal équilibrées, entraînant un taux d’abandon accru. Les nouveaux arrivants, après avoir attendu plusieurs mois, se voient contraints de retourner à la case départ, ce qui compromet leur intégration.

Les cours, qui étaient autrefois dispensés à temps plein, ont été remplacés par des options à temps partiel ou en ligne, ce qui nuit gravement à la progression des participants dans l’apprentissage du français. Ce faux-semblant de solution aggrave encore la situation, ralentissant l’intégration de ceux qui ont besoin de soutien linguistique.

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Un appel à la qualité et à l’expertise

Des préoccupations majeures émergent concernant l’avenir de l’enseignement de la francisation. Des enseignants se posent des questions sur la pérennité de leur profession, alors que l’expertise acquise dans le domaine de l’enseignement du français langue seconde est mise à mal. Le gouvernement doit prendre en considération non seulement la quantité d’enseignants, mais aussi la qualité de la formation donnée. La décision d’embaucher des formateurs à des salaires inférieurs, semblables aux fonctions des enseignants expérimentés, illustre une tendance inquiétante à réduire les coûts au détriment de la qualité de l’enseignement, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’apprentissage des immigrants.

Le rôle central des Centres de services scolaires

Auparavant, les CSS étaient en mesure de franciser près de 40 % des immigrants. Cependant, cette capacité a été gravement compromise par les changements récents. L’organisme Francisation Québec, censé centraliser l’apprentissage du français, semble constituer un obstacle aux milliers d’apprenants désireux de se familiariser avec la langue et la culture québécoise. Par conséquent, des milliers de personnes se retrouvent à la marge, incapables de bénéficier des services essentiels à leur intégration.

Intégration par la francisation : un impératif

Le Québec est en phase de recrutement actif pour remédier à sa pénurie de main-d’œuvre, et il est crucial de ne pas sacrifier le processus de francisation dans ce contexte. Les programmes de francisation doivent évoluer pour répondre aux besoins spécifiques des immigrants, incorporant un soutien en entreprise pour faciliter cet apprentissage. Les employeurs ont également un rôle à jouer en offrant des conditions d’apprentissage flexibles pour leurs employés.

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La Charte de la langue française garantit un droit fondamental à l’apprentissage du français pour tous les immigrants. Cependant, sans accès effectif à des cours adéquats, cette garantie se transforme en promesse vide. Le gouvernement doit faire preuve de cohérence en ne demandant pas aux nouveaux arrivants d’acquérir rapidement la langue tout en sabordant les ressources nécessaires à leur apprentissage.

Rétablir un système efficace

Il est impératif de rouvrir les classes fermées, d’instaurer un suivi régulier et d’assurer des conditions de travail stables pour les enseignantes et enseignants. Le message adressé aux nouveaux arrivants doit être clair : l’intégration via la langue est une priorité pour le Québec. Le gouvernement se doit de s’engager à respecter ses promesses envers la communauté immigrante et de renforcer la collaboration entre tous les acteurs impliqués dans le processus de francisation, y compris les Centres de services scolaires.

Ainsi, un retour à des pratiques précédentes qui ont prouvé leur efficacité pourrait offrir un nouveau souffle à un service essentiel, garant de l’intégration des nouveaux venus au sein de la société québécoise.