Il est primordial de se pencher sur notre dépendance croissante envers la technologie numérique, surtout quand il s’agit d’emplois et de données personnelles. Le Québec, comme d’autres régions, se voit confronté à une réalité où son souveraineté numérique est menacée par les géants de la Silicon Valley. Ces entreprises, en collectant et en exploitant nos données, exercent une influence considérable sur notre économie et notre vie quotidienne.
La dépendance aux géants technologiques
Le Québec et le Canada dépendent maintenant largement des services numériques fournis par des entreprises américaines comme Microsoft et Amazon. Cela soulève des questions essentielles sur la sécurité de nos données et sur l’impact de cette dépendance sur l’emploi local. Les logiciels que nous utilisons dans nos bureaux, sur nos appareils mobiles, et même à domicile, viennent de sociétés dont le contrôle sur nos informations demeure opaque.
En effet, nos données personnelles précieuses, telles que nos informations financières et nos historiques de crédit, sont souvent gérées par ces entreprises. Avec des scores de crédit élaborés avec des méthodes peu transparentes, les citoyens canadiens voient leur accès à des prêts et à des services bancaires en jeu. Ces systèmes, conçus par des entités dont les intérêts peuvent diverger de ceux des Québécois, créent une situation précaire.
Les infrastructures numériques et l’emploi
La transition vers une économie de plus en plus numérique pose également des défis considérables. De nombreux emplois ont été perdus à cause des décisions de ces grandes entreprises technologiques, comme le montre la perte de milliers d’emplois au Québec suite aux mesures entreprises par certaines sociétés en réponse à des tentatives de syndicalisation. Ce phénomène de perte d’emplois lié à l’externalisation de services vers des entreprises américaines met en lumière une vulnérabilité qui doit être abordée.
Les gouvernements doivent être vigilants pour développer des politiques qui favorisent l’innovation locale. En investissant dans des entreprises technologiques québécoises, on pourrait non seulement maintenir des emplois mais aussi préserver un certain contrôle sur nos données. En effet, nos données ne doivent pas être placées dans des “coffres-forts numériques” qui ne nous appartiennent pas. Cela nousignez tous.
Identité numérique souveraine
Le projet de mise en place d’une identité numérique nationale au Québec est une initiative qui pourrait contribuer à renforcer notre souveraineté numérique. Cependant, des questions cruciales demeurent. Quelle sera la garantie d’une infrastructure locale capable de protéger et de gérer nos données? S’il n’existe pas de mécanismes robustes pour héberger nos données sur notre propre territoire, nous risquons de perdre toute maîtrise sur celles-ci.
Le cadre réglementaire entourant ces initiatives doit être clair et protecteur. L’absence de transparence dans la gestion de ces données est alarmante, d’autant plus que des projets, comme le Dossier santé numérique, recourent à des entreprises américaines dont les intérêts ne sont pas nécessairement alignés avec ceux des Québécois. En utilisant des solutions conçues pour d’autres marchés, nous ne ferons que renforcer notre dépendance et diminuer notre capacité à répondre aux besoins spécifiques de notre population.
Vers une autonomie numérique
La situation actuelle appelle à une réflexion urgente sur la manière dont nous pouvons nous affranchir de cette dépendance numérique. Les actions nécessaires incluent le soutien à des initiatives locales pour développer des technologies qui répondent réellement à nos besoins. En se concentrant sur l’expertise et l’innovation locales, le Québec peut espérer créer une économie numérique plus résiliente et adaptée.
Il est impératif de se réunir autour de cette idéologie d’un Québec numérique libre, où la souveraineté des données et l’emploi local ne sont pas compromises par des décisions prises à des milliers de kilomètres. Pour assurer notre bien-être collectif, il est vital de nourrir nos propres talents et ressources, afin de bâtir un avenir numérique qui soit à l’image de nos valeurs et aspirations.