Anne Retaillaud, une jeune femme de 29 ans originaire de France, incarne la lutte familiale, professionnelle et personnelle qu’éprouvent de nombreux immigrants face aux obstacles administratifs au Québec. Malgré ses quatre diplômes obtenus dans la province, dont un baccalauréat en chimie des produits naturels, elle se trouve dans une situation précaire, craignant une expulsion imminente en juillet prochain.
### Parcours académique et personnel en péril
Depuis son arrivée au Québec en 2016, Anne a œuvré pour bâtir une vie solide. Son intégration s’est enrichie grâce à des amitiés tissées et une relation amoureuse de confiance. Cependant, ces éléments de stabilité se heurtent désormais à des défis bureaucratiques, mettant en péril tout ce qu’elle a construit. Chaque jour, elle se bat pour maintenir cet équilibre alors que son avenir au Canada est incertain.
### Les frustrations face à l’immigration
Anne regrette la complexité du système d’immigration qui, à ses yeux, ne prend pas en compte ses efforts et ses qualifications. Dans ses démarches pour obtenir la résidence permanente, elle a d’abord vu sa demande rejetée en raison de l’échéance de ses diplômes, sans que ce soit clairement expliqué. Elle souligne que des informations cruciales concernant son admissibilité auraient dû lui être communiquées dès le départ.
### Changement de stratégie
Pour redresser la situation, Anne a tenté une seconde approche en 2024, cette fois en se basant sur son expérience professionnelle acquise au Québec. Malheureusement, elle a de nouveau essuyé un refus, le ministère de l’Immigration déclarant qu’une de ses expériences ne respectait pas les critères requis. Un processus qui aurait dû être simple se transforme en un parcours du combattant, révélant les lacunes d’un système qui peine à gérer les cas atypiques.
### Un emploi avec des qualifications reconnues
Actuellement, Anne est employée comme analyste en laboratoire chez PhytoChemia, un poste qui répond aux standards nécessaires pour le Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Malgré cela, son statut temporaire lui pose problème, surtout que son permis de travail arrive à expiration. La situation devient d’autant plus critique à l’approche d’une date limite qui pourrait forcer son retour en France.
### Démarches auprès des autorités
Face à une impasse, Anne a sollicité l’assistance de ses députés, tant au niveau fédéral que provincial. Elle espérait bénéficier de leur soutien pour naviguer dans ce processus complexe et trouver une issue favorable à sa situation. Cependant, les réponses ne se sont pas concrétisées et ses efforts pour recevoir une aide significative se sont avérés vains.
### Alternatives envisagées
La perspective de déménager en Ontario pour refaire une demande de résidence permanente ne lui semble pas envisageable. Anne insiste sur son intention de rester au Québec, tant sur le plan personnel que professionnel. Elle envisage également de demander une dérogation au ministère de l’Immigration, ce qui pourrait lui permettre de compléter les deux années nécessaires dans un emploi correspondant à des critères plus exigeants.
### Une demande d’équité au ministère
Anne Retaillaud souhaite que son parcours indépendant, caractérisé par une approche originale de sa carrière, soit pris en compte. Elle aspire à être reconnue pour son potentiel entrepreneurial et sa volonté de contribuer à l’économie québécoise. Par ces démarches, elle réclame une compréhension et un regard empathique sur les situations des travailleurs qualifiés en quête de stabilité et d’intégration durable au Québec.