Actualité

Des employeurs d’Hydro-Québec ressentent un manque de soutien de la part de la CNESST.

L’attente prolongée des débroussailleurs d’Hydro-Québec face à leurs démarches auprès de la CNESST

Plus de trois mois après avoir déposé des plaintes à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), des débroussailleurs, employés par un sous-traitant d’Hydro-Québec, constatent avec frustration que leurs dossiers stagnent. Malgré les garanties du ministre du Travail concernant la vigilance de la CNESST, ces travailleurs se sentent laissés pour compte.

Des plaintes sans réponse

Léonard Kabeya Tshikuku, ancien employé de Gestion sylvicole, a formulé sa plainte en octobre 2024. Ce n’est qu’au mois de février 2025, après une attente de 106 jours, qu’il a enfin reçu la confirmation de la prise en charge de son dossier par un intervenant, seulement pour apprendre peu après que celui-ci avait été attribué à une autre personne. Cette durée excède presque de deux fois le délai moyen observé par la CNESST pour le traitement de cas similaires. Kabeya se dit troublé par cette situation, surtout compte tenu des problèmes qu’il a rencontrés, tels que le partage d’un lit avec un collègue et des questions de rémunération non réglées.

Conditions de travail préoccupantes

Le rapportage des conditions de travail des employés de Gestion sylvicole révèle qu’ils ont été exposés à un environnement de travail problématique. En effet, des témoignages font état de conditions jugées « exploitées » sous la houlette de sous-traitants d’Hydro-Québec. Des travailleurs ont été contraints de partager des lits dans des logements précaires, mettant ainsi en lumière une situation dégradante. Radio-Canada a documenté ces conditions, en mettant en avant les plaintes des employés qui, en plus, affirment ne recevoir qu’une partie de leur salaire dû.

A lire :  La pandémie de COVID-19 : l'essentiel à connaître. Gouvernements en vigilance, entreprises en action, marchés boursiers sous tension. Retrouvez toutes les infos de nos journalistes. Partagez... il y a 2 heures.

Réaction politique, mais peu d’actions concrètes

La situation alarmante des débroussailleurs a suscité des réactions au sein de la classe politique. Le ministre Jean Boulet a assuré que des mesures seraient prises pour que la CNESST puisse agir rapidement à la suite des plaintes déposées. Cependant, la lenteur des procédures laisse de nombreux travailleurs dans l’incertitude, augmentant leur sentiment d’abandon.

Un processus judiciaire lacunaire

D’autres débroussailleurs, comme Hervé Horo et Jackson Lunzambankenene, sont également en attente de réponses concernant leurs plaintes. Bien qu’un inspecteur soit actif sur leurs dossiers, le manque d’avancement les plonge dans une situation financière instable. Lunzambankenene a exprimé ses difficultés, précisant qu’il compte sur un ami pour l’héberger, car il ne peut pas se permettre de payer un loyer.

Engagement à coopérer, mais des retards persistants

Jean-Claude Nonge Lama, propriétaire de Gestion sylvicole, a déclaré être disposé à collaborer avec la CNESST concernant les plaintes. Cependant, la réticence des institutions à traiter ces dossiers dans un délai raisonnable laisse une grande partie des débroussailleurs en désespoir. Le traitement des plaintes de travail est censé respecter des délais que la CNESST affirme atteindre 97 % du temps, mais cela ne semble pas s’appliquer aux cas des travailleurs dans cette situation.

Délais de traitement excessifs

Les données indiquent que la CNESST s’engage à contacter toute personne qui porte plainte dans les trois jours ouvrables suivant le dépôt. Toutefois, dans la pratique, certains employeurs ont dû attendre quinze jours ou plus avant d’obtenir une réponse. Ces délais sont une source d’inquiétude supplémentaire pour les débroussailleurs, qui dépendent de l’issue de leurs plaintes pour chercher une amélioration de leurs conditions de vie. Des plaintes non traitées de manière efficace viennent entacher la réputation de la CNESST, surtout lorsque certaines plaintes liées aux salaires prennent des mois à être résolues.

A lire :  Analyse démographique des femmes des minorités visibles au Québec

Un besoin urgent de solutions

Les témoignages des débroussailleurs soulignent un besoin pressant de réponses et de solutions à leurs problèmes. Le long processus administratif, couplé à des conditions de travail précaires, crée une atmosphère d’incertitude. Les travailleurs espèrent que leur situation sera prise en compte afin qu’ils puissent obtenir ce qui leur revient de droit, tant en termes de rémunération que de normalisation de leurs conditions de travail.