Les hôteliers de Québec font face à une augmentation spectaculaire de leurs comptes de taxes municipaux dès 2025, une situation qui suscite de vives préoccupations au sein de l’industrie. Cette hausse significative des valeurs foncières pousse plusieurs établissements à contester ces nouvelles évaluations, ce qui risque d’avoir des conséquences notables sur leurs opérations et sur le secteur touristique de la ville.
### Impact financier pour les établissements
Le Groupe hôtelier Ben, qui gère trois hôtels dans la région, est l’un des premiers à avoir signalé des augmentations considérables de son compte de taxes. Les chiffres sont frappants : l’Hôtel Cartier devra faire face à une hausse de 135 000 $, l’Hôtel Double Tree by Hilton Charlesbourg à une hausse de 85 000 $ et l’Hôtel Quality Inn de L’Ancienne-Lorette à 25 000 $. Ces montants élevés interrogent sur la manière dont ces établissements vont s’adapter économiquement.
Karine Coronel, vice-présidente du Groupe hôtelier Ben, a signalé que pour faire face à cette situation, des révisions de stratégie s’imposent. Selon elle, une augmentation des tarifs des chambres semble inévitable, ce qui pourrait décourager certains clients. Elle a également évoqué la possibilité de réduire des effectifs, ce qui impacte directement l’emploi au sein de ces hôtels.
### Réactions des dirigeants hôteliers
La situation ne laisse pas indifférent. Mathieu Savard, directeur général de l’Hôtel 71 et de l’Auberge Saint-Pierre, a partagé son étonnement face à l’ampleur des hausses subies, son établissement voyant son compte de taxes doubler. Au-delà de cette surprise, les hôteliers sont déjà affectés par des augmentations antérieures, notamment dans les coûts salariaux, qui ont grimpé de 30 à 35 % depuis la pandémie de COVID-19.
La conjoncture actuelle, marquée par des incertitudes économiques aux États-Unis, ne fait qu’aggraver la situation. Les hôteliers craignent que ces hausses supplémentaires n’entraînent une pression financière insoutenable, menaçant la stabilité même de leur entreprise.
### Dialogue avec la municipalité
Face à ces préoccupations, l’Association hôtelière de la région de Québec a cherché à engager un dialogue constructif avec l’administration municipale. Malgré plusieurs rencontres, les revendications exprimées par les hôteliers ont été repoussées. Selon Alupa Clarke, directeur général de l’Association, un grand nombre de ses membres sont dans une position financière déjà précaire, et ces nouvelles augmentations de taxes pourraient avoir des répercussions désastreuses sur leur viabilité.
### Une réévaluation indépendante
Il est important de noter qu’un message émis par le cabinet du maire de Québec insiste sur le fait que les augmentations de taxes étaient en grande partie prévisibles, avec une évaluation indépendante des biens qui s’effectue tous les trois ans. Le cabinet rappelle également que les hôteliers ont bénéficié d’une période de stabilité budgétaire ces dernières années, avec une hausse des taxes inférieure à l’inflation.
Des programmes d’assistance financière ont également été proposés pour aider les hôteliers à gérer cette transition. Cela souligne l’engagement de la municipalité à soutenir le secteur tout en investissant activement pour attirer des visiteurs, ce qui est censé bénéficier à l’industrie hôtelière en retour.
### Conséquences pour le secteur touristique
Les conséquences de ces augmentations de taxes auront des répercussions non seulement sur les hôteliers, mais également sur le secteur touristique dans son ensemble. La hausse des prix des chambres pourrait rendre Québec moins compétitive en matière de tourisme. Les hôteliers s’inquiètent aussi des effets indirects sur l’emploi, car toute tentative de réduire les coûts pourrait conduire à des licenciements, exacerbant ainsi la crise d’emploi dans le secteur.
L’avenir s’annonce difficile pour les hôteliers de Québec, qui devront naviguer entre des hausses de charges fiscales, des pressions économiques croissantes et un environnement de marché changeant, tout en essayant de maintenir leur attractivité.