La situation précaire des services d’accompagnement à l’emploi dans la MRC de La Côte-de-Gaspé se dégrade davantage en raison d’un manque de financement. Récemment, deux employés du Carrefour Jeunesse-Emploi (CJE) de cette région ont été mis à pied, illustrant la pression à laquelle sont soumis ces organismes dédiés à l’aide à l’insertion professionnelle.
Une crise manifeste
Steve Fournier, le directeur du CJE local, exprime son inquiétude face à cette réalité. Selon lui, le besoin de services pour aider les chercheurs d’emploi n’a jamais été aussi fort, et les coupes budgétaires mettent en péril la capacité des organismes à répondre à cette demande croissante. Fournier qualifie cette situation de “crève-cœur”, étant donné les effets dévastateurs que cela entraîne pour les jeunes et les chômeurs de la région.
Le manque de financement lui-même est symptomatique d’une lente hausse des coûts de fonctionnement, constatée au fil des dernières années, sans que les financements accordés ne soient revalorisés en conséquence. La pression est d’autant plus forte que Fournier affirme qu’avec un soutien financier adéquat, il serait dans l’optique d’augmenter ses ressources humaines pour mener à bien sa mission.
Témoignages d’experts
Annie Tapp, directrice générale d’un autre CJE dans la région, souligne également l’urgence de la situation. Elle fait état de coupes importantes et d’un manque d’indexation des budgets qui impactent directement leur capacité à supporter une population en détresse. Bien qu’elle n’ait pas fourni de chiffres précis, elle prévoit de devoir licencier trois membres de son équipe si la situation ne s’améliore pas rapidement.
Les nouvelles directives de Service Québec demandent aux organismes de prioriser certains groupes de demandeurs d’emploi, ce qui pourrait laisser de côté des clients jugés “moins vulnérables”. Selon Tapp, cette « sélection » des bénéficiaires des services pourrait avoir des conséquences néfastes, notamment pour ceux qui travaillent dans des secteurs saisonniers, tels que la transformation des produits de la mer, mais qui ont besoin de soutien pour améliorer leurs perspectives d’emploi.
Des solutions à envisager
Fournier tente quant à lui de repenser l’offre de services afin de réduire au minimum l’impact négatif sur les clients. Cependant, il admet qu’il est impossible de maintenir la même qualité de services avec un personnel réduit. Les efforts de restructuration ne suffisent pas à compenser les coupes budgétaires qui se multiplient.
Le préfet de la MRC Rocher-Percé, Samuel Parisé, se joint aux préoccupations exprimées par les directeurs des CJE. Il considère que la situation actuelle est préoccupante et voit un besoin croissant de soutien à l’emploi. Parisé s’engage à faire tout son possible pour chercher des solutions et s’assurer que la communauté ne souffre pas de ce manque de financement.
Au niveau gouvernemental, les réponses restent floues. Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale n’a pas encore communiqué sur cette question, laissant les organismes en attente d’une aide qui pourrait définir l’avenir des services d’accompagnement à l’emploi dans cette région du Québec.
