Jagmeet Singh, le leader du Nouveau Parti démocratique (NPD), a ouvert le bal des visites sur le plateau de l’émission populaire « Tout le monde en parle » en ce dimanche. Tradition électorale oblige, c’est à lui qu’est revenu l’honneur d’être le premier à discuter de sa campagne, à la veille des élections.
Interrogé par l’animateur Guy A. Lepage sur la position précaire de son parti dans les sondages, Singh a affirmé avec détermination : « Je n’abandonnerai jamais. Les Canadiens méritent un représentant qui se battra pour eux et non pour les intérêts d’une minorité de milliardaires. »
Face à une campagne marquée par les préoccupations liées à Donald Trump et à ses effets sur la dynamique canadienne, le chef néo-démocrate a voulu se présenter comme le champion des travailleurs. Il a fait valoir que bien que les discussions tournent autour des menaces de Trump, il est crucial d’avoir des politiques concrètes pour soutenir la classe ouvrière. Selon Singh, le NPD est le seul parti à avoir plaidé pour une augmentation des prestations de l’assurance-emploi, qu’il juge insuffisantes pour faire face aux réalités économiques d’aujourd’hui.
Il a sans détours critiqué le montant des indemnités : « Si vous perdez votre emploi, vous ne recevez qu’un faible pourcentage de votre salaire, ce qui ne suffit plus aujourd’hui à couvrir les coûts de la vie. » Cette déclaration visait à illustrer comment la situation a évolué au fil des ans, rendant impossible pour un grand nombre de Canadiens de subvenir à leurs besoins de base avec l’aide actuelle.
M. Singh a aussi souligné son seul député au Québec, Alexandre Boulerice, tout en plaidant pour l’importance d’une représentation accrue de son parti dans la province. Il a mis en avant que malgré un nombre restreint d’élus, son parti a réussi à introduire des programmes bénéfiques pour la population, comme un plan de soins dentaires qui a touché 500 000 Québécois. Singh a insisté sur le potentiel d’impact si davantage de députés du NPD étaient présents au parlement.
Concernant son soutien à Justin Trudeau, Singh a défendu sa position en affirmant que son parti a su influencer le gouvernement pour qu’il adopte des politiques favorables aux citoyens. « Ce n’était pas un soutien inconditionnel. Nous étions là pour pousser le gouvernement à agir en faveur des gens. »
Lorsque le débat a porté sur la loi sur la laïcité de l’État (loi 21), Singh n’a pas caché sa désapprobation. Il l’a qualifiée de loi « discriminatoire », soulignant qu’elle vise à interdire des symboles religieux visibles pour certaines professions, ce qu’il considère comme une attaque contre la liberté individuelle. Il a exprimé son soutien à la séparation entre religion et État, tout en plaidant pour des lois qui protègent l’ensemble de la population contre les impositions religieuses.
En revanche, il a indiqué son accord avec la loi 96 qui vise à renforcer la protection de la langue française au Québec. Singh a rappelé l’importance de défendre le français dans un contexte où la culture et l’identité québécoise sont fondamentales.
La discussion comprend aussi l’annonce des prochaines visites des autres chefs de parti sur le plateau. Après Singh, Mark Carney, Pierre Poilievre et Yves-François Blanchet auront l’occasion de présenter leurs programmes et de débattre des enjeux clés qui concernent les Canadiens, notamment en provenance du Québec.