Le ministre du Travail, Jean Boulet, a exprimé sa forte désapprobation suite à des révélations concernant une agence de recrutement et de placement, nommée Iris, qui aurait exploité des travailleurs étrangers temporaires. Ces travailleurs, loués à des entreprises tierces, n’auraient pas reçu l’intégralité de leur salaire. Boulet a réagi à ces accusations après qu’une enquête a mis en lumière des infractions graves, demandant un rapport détaillé à la Commission des normes, de l’équité et des droits de la santé et des services sociaux (CNESST) en raison de la situation alarmante.
### Infractions et Répercussions
Le ministre a révélé que l’agence Iris fait actuellement face à 19 plaintes actives, avec un préavis de suspension de ses permis, prévu pour le 1er avril 2025. De plus, l’agence est sous le coup d’une action judiciaire d’environ 100 000 dollars pour des salaires impayés. Bien que des infractions aient été identifiées l’été précédent, Boulet a reconnu des lacunes dans le processus de suspension des permis de l’agence. Il a promis d’examiner les circonstances entourant ces plaintes pour comprendre le retard dans les mesures prises.
### Engagement du Ministère du Travail
En tant que responsable chargé d’assurer le respect des droits des travailleurs, Jean Boulet a révélé qu’il avait introduit un règlement, appliqué depuis janvier 2020, exigeant des agences de placement qu’elles détiennent un permis de la CNESST. Son ministère a également mis en oeuvre des formations pour sensibiliser les entreprises à leurs obligations envers les travailleurs, qu’ils soient locaux ou étrangers. Boulet a souligné que, bien que la majorité des entreprises respectent les règles, un effort continu est nécessaire pour instaurer une culture de prévention contre les abus.
### Conditions de Travail des Migrants
L’enquête a dévoilé que de nombreux travailleurs migrants, liés à l’agence Iris par des permis fermés, ont été soumis à des situations d’exploitation financière. Ces permis, qui limitaient leurs droits en matière de mobilité et de choix d’employeur, les exposent au risque d’expulsion tout en leur infligeant de graves incertitudes économiques. Boulet a qualifié la situation d’inacceptable, rappelant que ces travailleurs méritent le respect et l’application des lois en vigueur.
### Responsabilités des Entreprises
Des entreprises qui avaient collaboré avec l’agence Iris ont également exprimé leur frustration face à un règlement de la CNESST qui les rend responsables des manquements de cette dernière en matière de paiement. Le ministre a insinué qu’un recours pourrait être envisagé pour les entreprises qui soupçonnent avoir été trompées, mais a ajouté que cela nécessitera une évaluation rigoureuse.
### Appels à la Réforme des Permis de Travail
Du côté de l’opposition, des voix se sont élevées pour réclamer une réforme des réglementations entourant les permis de travail fermés, souvent cités comme une source d’abus pour les travailleurs étrangers temporaires. Le député Guillaume Cliche-Rivard a plaidé en faveur d’une réflexion approfondie sur ce type de permis, affirmant qu’ils renforcent un déséquilibre entre les employeurs et les employés, et suscitent des situations d’exploitation inacceptables.
Des recommandations ont également été formulées à l’échelon fédéral pour mettre fin à l’utilisation des permis fermés. Les enjeux ont suscité des débats sur la nécessité d’améliorer les mécanismes de protection pour les travailleurs vulnérables, notamment ceux liés à un seul employeur, afin de prévenir des abus continuels.
Par ailleurs, le leader du Parti québécois a souligné l’importance de remplacer les permis de travail fermés par des alternatives plus favorables, afin de garantir que personne ne soit lié de manière contrainte à un employeur particulier. Ces réflexions sont un appel à l’action pour mieux encadrer le système de travailleurs étrangers temporaires, dans le but de protéger les droits humains et de combattre l’exploitation.
