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Le Québec se distingue dans l’industrie de la mode.

Avec une histoire de plus de quatre décennies dans l’industrie textile, le Québec démontre qu’il est possible de maintenir une production locale tout en s’alignant sur des tendances contemporaines. La PME Groupe Ranger, située à Granby, a récemment élargi son offre en lançant des maillots de bain, un produit peu commun dans le paysage local. Réalisés sous la marque The thirties by gf, ces maillots sont conçus par Geneviève Forgues, une styliste de la région d’Orford, et leur fabrication repose sur un savoir-faire artisanal qui se distingue de la production de masse souvent délocalisée.

L’atelier-boutique Atelier Véronique B, basé à Bromont, s’inscrit quant à lui dans une démarche de création de vêtements prêts-à-porter, en se consacrant à une confection respectueuse de l’environnement. Préparant une collection dédiée aux hommes, l’atelier entend répondre à un vide dans l’offre de mode masculine fabriquée au Québec, tout en promouvant un style unique basé sur des pièces limitées.

L’inquiétude face à la concurrence internationale, notamment celle des fabricants chinois, reste palpable. Jean-Philippe Ranger, gestionnaire du Groupe Ranger, admet les défis que représente cette dynamique. Travaillant avec une équipe de 25 personnes, son entreprise subit les contraintes d’un secteur où le travail de couturières qualifiées se fait rare. Malgré cette difficulté, le groupe continue d’innover, intégrant des tissus recyclés dans leurs créations pour réduire leur impact écologique.

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En outre, l’Atelier Véronique B déploie une stratégie de mini-collections pour proposer des pièces exclusives aux clientes, grâce à des quantités limitées qui valorisent le savoir-faire local. Véronique Beaudoin, designer de l’atelier, souligne l’importance de l’intégration de matières de qualité et de designs soignés pour palier le manque de vêtements masculins originaires du Québec. Sa volonté de créer une collection variée allant des pantalons aux polos témoigne d’une réponse proactive aux besoins des consommateurs.

Au niveau de l’emploi, le secteur de l’habillement au Québec emploie environ 77 000 travailleurs, avec une part significative consacrée à la confection de vêtements. Si la production de tissus a diminué, faisant place à une dépendance croissante aux importations, la tendance observe un retournement positif, avec un regain d’intérêt pour l’achat local. La relocalisation de la production au Québec, initiée en 2015, profite d’un contexte où la demande pour des pratiques d’achat éthique et durable ne cesse de croître.

Des organismes comme mmode signalent une précieuse renaissance du secteur, avec une augmentation de 5 000 emplois dans l’industrie entre 2019 et 2022. Cela traduit une réponse favorable aux défis d’une industrie qui a expérimenté une diminution significative des effectifs depuis les années 2000, suite à des délocalisations massives.

Les défis persistent cependant, avec une pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui complique les efforts de relance de la production locale. Les initiatives de formation prennent alors une importance croissante, tel que le programme spécialisé offert à l’École des métiers des Faubourgs-de-Montréal, visant à former de nouveaux talents aux métiers de la mode.

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Le dynamisme de l’industrie de la mode au Québec est une illustration parfaite de la capacité d’innovation en réponse aux tendances modernes et aux attentes des consommateurs. Les acteurs de cette renaissance s’efforcent de bâtir un avenir durable, tout en faisant la promotion de la qualité et de l’authenticité des produits fabriqués localement.